Il a affirmé que l'accusé, aujourd'hui inculpé de génocide, n'avait jamais appelé ou incité la population à tuer les Tutsis.
"Mathieu Ngirumpatse a appelé la population au calme et a demandé que l'on arrête les tueries et les vols", a affirmé le témoin "GW" devant la chambre III présidée par le juge Dennis Byron.
Il était interrogé par l'un des avocats de la défense, Frédéric Weyl.
Ngirumpatse est en procès avec le vice-président du MRND, Edouard Karemera, qui a pour sa part terminé la présentation de se défense.
GW a expliqué qu'après le 6 avril 1994, il avait occasionnellement entendu sur les ondes de Radio Rwanda des interventions de Ngirumpatse, mais il a expliqué que son message était toujours de demander à la population de ne pas s'entretuer mais plutôt de se concentrer sur l'ennemi.
"Ngirumpatse demandait que l'on combatte l'ennemi, à savoir le RPF-Inkotanyi", a-t-il déclaré.
L'acte d'accusation affirme au contraire que Ngirumpatse considérait tous les Tutsis comme des ennemis ou des "complices du FPR" et incitait lors de réunions publiques à ce que l'on détruise physiquement les Tutsis.
Lors de son contre-interrogatoire, GW a soutenu que l'accusé n'avait pas le pouvoir d'empêcher les tueries.
"A quel titre aurait-il pu prendre des mesures ? Il n'était ni un leader du gouvernement, ni un militaire. Comme homme politique, la seule chose qu'il pouvait faire était de calmer les esprits".
Ngirumpatse et Karemera répondent - au titre de leur responsabilité de supérieur hiérarchique - de sept chefs d'accusation, dont génocide, complicité de génocide, incitation à commettre le génocide et crimes contre l'humanité, essentiellement commis par des membres de leur parti.
Le procès continue jeudi.
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