"Les réfugiés burundais ont lancé un assaut et tué les Tutsis réfugiés dans la paroisse de Mugina entre le 25 et le 26 avril", a-t-il expliqué à la chambre III présidée par le juge Dennis Byron.
Interrogé par Chantal Hounkpatin, avocate principale de l'ancien président du MRND, le témoin a expliqué que les réfugiés burundais étaient en majorité des Hutus installés dans la commune depuis 1993, après avoir fui leur pays. Selon lui, ils ont attaqué les Tutsis après avoir entendu que leur président, Cyprien Ntaryamira, avait trouvé la mort dans l'attentat contre l'avion qui le ramenait d'Arusha avec Juvénal Habyarimana.
Les Burundais accusaient les rebelles Tutsis du FPR d'être responsables de cet attentat.
Mathieu Ngirumpatse est jugé dans ce procès joint en même temps que l'ancien vice-président du MRND Edouard Karemera, qui a déjà présenté sa défense.
Le témoin a par ailleurs nié avoir vu des miliciens Interahamwe prendre part aux massacres, estimant "qu'il n'était pas facile d'identifier les Interahamwe, aucun signe distinctif ne permettant de les reconnaître".
Lors du contre-interrogatoire, le procureur Takeh Sendze a fait remarquer que le 5 décembre 2002, dans un témoignage antérieur lors du procès de Ferdinand Nahimana, Martin Ndamage avait mentionné la présence d'Interahamwe. "Je parlais de leur présence dans la région, pas dans la commune de Mugina", a répondu le témoin.
Le procès continue mercredi avec la comparution d'un autre témoin de la défense.
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