Membre du gouvernement intérimaire en place pendant le génocide des Tutsis de 1994, Ntagerura a été acquitté en première instance en février 2004, puis en appel deux ans plus tard.
Il vit actuellement, au frais du TPIR, dans une « maison sécurisée », au siège de cette institution à Arusha (nord de la Tanzanie), en compagnie du général Gratien Kabiligi, blanchi en décembre 2008 et d'un membre de l'ancienne famille présidentielle, Protais Zigiranyirazo, acquitté par la chambre d'appel en novembre 2009.
Ce dernier est le beau-frère de l'ex-chef de l'Etat Juvénal Habyarimana dont l'assassinat dans la soirée du 6 avril 1994 avait servi de déclencheur au génocide.
« Pour Ntagerura, le greffe poursuit ses efforts depuis presque cinq ans. Son dossier est sur la table du secrétaire général. L'ONU est très sensible à son cas qui est emblématique », a indiqué à l'agence Hirondelle le porte-parole du TPIR, Roland Amoussouga.
« Le TPIR a sollicité le concours du secrétaire général et du service des Affaires juridiques » (de l'ONU), a assuré M. Amoussouga, soulignant que les deux autres acquittés n'étaient pas oubliés.
« Tous les trois ont émis le souhait de trouver un pays d'accueil en Occident. Nous poursuivons nos efforts et appuyons les efforts déployés par leurs avocats », a poursuivi le porte-parole.
Il a par ailleurs indiqué que « la relocalisation » de ces personnes avait été au centre d' « entretiens et discussions » le 7 septembre à Arusha entre le TPIR et une délégation du HCR conduite par Erika Feller, Haut commissaire assistante en charge de la protection.
« Le TPIR demeure fermement déterminé à trouver une solution idoine pour chacun de ces acquittés. Nous sommes optimistes quant à l'aboutissement des efforts », a conclu M.Amoussouga.
A chacune de ses interventions devant le Conseil de sécurité ou l'Assemblée général de l'ONU, le président du TPIR Dennis Byron appelle les Etats membres à accueillir les acquittés du tribunal.
Le tribunal a acquitté huit personnes à ce jour, dont cinq ont pu trouver des pays d'accueil.
Les anciens maires Ignace Bagilishema et Jean Mpambara vivent en France, l'ex-préfet Emmanuel Bagambiki a été accueilli en Belgique, l'ex-ministre de l'Enseignement André Rwamakuba a rejoint sa famille en Suisse, tandis que l'abbé Hormisdas Nsengimana a été accueilli dans un diocèse du nord de l'Italie.
ER/GF
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