L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé lundi les autorités congolaises et les Nations unies à arrêter d'urgence le chef des rebelles hutu rwandais dans l'est de la République démocratique du Congo, recherché par la justice internationale pour crimes de guerres.
"Le gouvernement de la République démocratique du Congo et les forces de maintien de la paix des Nations Unies devraient de toute urgence prendre des mesures pour arrêter le chef rebelle Sylvestre Mudacumura et le transférer à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye", écrit HRW dans un communiqué.
M. Mudacumura est le commandant suprême des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), dont les combattants sont disséminés dans les provinces congolaises du Nord et du Sud-Kivu ainsi que dans le nord du Katanga.
Il y a trois ans exactement, le 13 juillet 2012, la CPI avait émis un mandat d'arrêt visant M. Mudacumura pour neuf chefs de crimes de guerres commis au Nord et au Sud-Kivu en 2009 et 2010.
Depuis, "peu d'efforts ont été faits pour l'arrêter", estime HRW, pour qui "le gouvernement congolais et les forces de maintien de la paix de l'ONU devraient faire de l'arrestation de Mudacumura une priorité essentielle".
Les Forces armées de la RDC (FARDC) et la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) devaient lancer en janvier une offensive contre les FDLR à l'expiration d'un ultimatum adressé à cette milice dont les chefs et les combattants les plus anciens, présents dans l'est de la RDC depuis 1994, sont accusés d'avoir participé au génocide des Tutsi perpétré cette année-là au Rwanda.
A la suite d'un désaccord sur le choix des généraux retenus par l'armée congolaise pour mener cette offensive, l'ONU a cessé son soutien à cette opération, et les FARDC sont entrées seules en action, en février.
Plusieurs experts estiment que la Monusco et les FARDC n'ont pas les moyens, chacun de son côté, de venir à bout des FDLR, mais en dépit d'appels à la reprise de la coopération militaire contre les rebelles rwandais, les deux partenaires ne sont pas parvenus à trouver un terrain d'entente.
En RDC, les FDLR sont régulièrement accusés de commettre des atrocités contre les civils, de recruter de force des enfants et de piller des villages, en plus de se livrer à de lucratifs trafics d'or et de bois.