Le télégramme rapporte une conversation avec un représentant du ministère français des Affaires étrangères, sondé par les Américains qui essaient d'évaluer dans quelle mesure ils auraient vraiment l'obligation d'arrêter les neufs rwandais, alors que les mandats d'arrêt ont été transmis à Interpol. « Je suis sur que vous comprendrez qu'en tant que fonctionnaire français, je ne peux vraiment pas dire à votre gouvernement dans quelle mesure cela a une incidence pour vous », répond de manière ambigüe le Français.
« La Belgique et le Royaume uni ont déjà dit aux Français qu'ils arrêteront ceux qui sont nommés s'ils devaient entrer sur leurs territoires, note le diplomate américain dans ce télégramme. Néanmoins, ils n'agiraient pas au regard de leurs obligations vis-à-vis d'Interpol, mais plutôt en accord avec l'accord européen couvrant les mandats d'arrêt émis par les états membres. »
C'est sur la base de cet accord que le 9 novembre 2008, le lieutenant-colonel Rose Kabuye, chef du protocole de la présidence rwandaise, avait été arrêtée à Francfort, puis transférée à Paris pour répondre aux questions du juge. Rose Kabuye « est une combattante sans peur », écrit l'ambassade américaine à Paris, qui rapporte que des représentants du gouvernement français ont suggéré que l'arrestation de Rose Kabuye permettrait aux Rwandais de connaître le contenu du dossier.
SM/GF
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