La présidence bosnienne en Serbie mercredi prochain

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La présidence tripartite de Bosnie effectuera mercredi prochain une visite officielle en Serbie, a annoncé jeudi à Sarajevo Bakir Izetbegovic, le membre musulman de la présidence collégiale.

Cette visite intervient onze jours après l'incident dont a été la cible le Premier ministre serbe Aleksandar Vucic lors des cérémonies du 20e anniversaire du massacre de Srebrenica.

"J'estime nécessaire de me rendre à Belgrade après l'incident à Srebrenica et encourager Aleksandar Vucic à poursuivre la voie qu'il a empruntée", a déclaré M. Izetbegovic cité par l'agence Fena.

De retour de Srebrenica, M. Vucic avait déclaré que sa "main restait tendue" vers les Musulmans de Bosnie et avait ensuite adressé une invitation officielle à la présidence bosnienne pour qu'elle se rende à Belgrade.

M. Vucic "nous a donné de l'espoir et a fait de nombreuses bonnes déclarations sur la réconciliation dans la région. Nous saisissons sa main tendue", a dit M. Izetbegovic lors d'une conférence de presse.

Le 11 juillet, le Premier ministre serbe venait de déposer une fleur devant un monument portant les noms des plus de 6.200 victimes identifiées et enterrées au mémorial de Srebrenica lorsque la foule a commencé à scander "Allah Akbar !" ("Dieu est grand !") et à jeter des pierres dans sa direction. Il a fini par quitter le mémorial en courant, protégé par ses gardes du corps dont plusieurs ont été touchés par des pierres.

Il y a vingt ans, peu avant la fin du conflit et alors que la région était déclarée "zone protégée" par l'ONU, quelque 8.000 hommes et garçons musulmans ont été tués à Srebrenica par les forces serbes bosniennes, la pire tuerie en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, que la justice internationale a qualifiée de génocide.

La présidence collégiale à Sarajevo avait le même jour "condamné dans les termes les plus vifs l'attaque" contre M. Vucic et "exprimé ses profonds regrets", promettant une enquête pour identifier rapidement les auteurs de ces actes.

Aucun suspect n'a été arrêté à ce jour et l'enquête se poursuit.