Professeur de Droit dans son pays, Erlinder défend, devant le TPIR, le major Aloys Ntabakuze qui comparaît en appel le 30 mars, avec deux autres anciens responsables militaires, dont l'ex-directeur de cabinet au ministère de la Défense, le colonel Théoneste Bagosora.
Les craintes de Peter Erlinder ont poussé le major Ntabakuze à demander que son avocat plaide en vidéoconférence pour l'audience en appel, une requête que le tribunal vient de rejeter. Le major n'a pas réussi à convaincre les juges que le bras de Kigali pourrait atteindre son défenseur, même en Tanzanie.
Dans sa décision, la chambre menace Erlinder de sanctions ou de poursuites pour outrage à la cour s'il ne se présente pas à l'audience.
Pour rassurer d'avantage l'avocat, les juges donnent instruction au greffier de prendre toutes les dispositions nécessaires pour garantir l'immunité fonctionnelle de l'avocat pendant son voyage et son séjour à Arusha dans le cadre de cette affaire.
Accusé de nier le génocide des Tutsis de 1994, à travers écrits et conférences, le professeur Erlinder avait été arrêté à Kigali en mai 2010 alors qu'il allait assurer la défense de l'opposante Victoire Ingabire, elle-même poursuivie pour négationnisme.
Face à la levée de boucliers des confrères d'Erlinder, le tribunal avait réaffirmé l'immunité des avocats mais uniquement dans le cadre de leur contrat avec le TPIR.
Le juriste américain a été relâché à la mi-juin 2010 pour « raisons de santé ». Mais le Procureur général du Rwanda, Martin Ngoga, a indiqué qu'il ne renonçait pas aux poursuites et que les autorités judiciaires rwandaises pouvaient, à tout moment, le sommer de comparaître.
ER/GF
© Agence Hirondelle