Poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité, l'ancien maire de Kivumu (ouest) clame son innocence.
La juge présidente Florence Rita Arrey a reporté les débats après l'audition de deux témoins protégés de la défense, ND17 et ND 35. Elle a expliqué qu'elle devait voyager à partir de mercredi.
Selon le témoin ND 17, les policiers de la commune Kivumu ont pris part aux massacres de Tutsis à l'église paroissiale de Nyange, à la mi-avril 1994. Le témoin s'est cependant empressé d'ajouter que le maire ne contrôlait plus ces forces de l'ordre après le décès du président Juvénal Habyarimana. « Les policiers faisaient ce que bon leur semblait », a affirmé ND 17.
Une thèse que réfute le procureur, selon qui, Ndahimana, comme les autres maires, restait le chef de ces policiers qu'il aurait dû mettre à contribution pour ramener l'ordre et la tranquillité dans les limites de son entité administrative.
L'ancien responsable administratif est surtout accusé d'avoir, avec d'autres, ourdi et supervisé le massacre de près de 2.000 Tutsis qui avaient cherché refuge à l'église catholique de Nyange.
Le TPIR a déjà prononcé deux condamnations en rapport avec le massacre de Nyange : un prêtre de la paroisse, l'abbé Athanase Seromba, a écopé de la prison à vie tandis que l'homme d'affaires Gaspard Kanyarukiga attend son procès en appel après avoir été condamné à 30 ans de prison.
Le tribunal recherche par ailleurs l'ex-inspecteur de police judiciaire (IPJ) à Kivumu, Fulgence Kayishema, également poursuivi pour le massacre de Nyange.
Né en 1952, Ndahimana a été arrêté le 10 août 2009 dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et transféré au centre de détention des Nations Unies à Arusha 11 jours plus tard. Son procès a débuté le 6 septembre 2010.
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