L'ancien responsable administratif, qui dirigeait la commune rurale de Kuvumu, dans l'ancienne préfecture de Kibuye (ouest), est poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité. Il est surtout accusé d'avoir, avec d'autres, ourdi et supervisé le massacre, le 16 avril 1994, de près de 2.000 Tutsis qui avaient cherché refuge à l'église catholique de Nyange, dans sa commune.
« Nous avons discuté de la situation et il a préféré ne pas déposer », a indiqué à l'agence Hirondelle son avocat principal, Bharat Chadha. Avec ce retrait, il ne reste plus que deux témoins à décharge qui devraient être entendus à partir de lundi prochain.
Rares sont les accusés du TPIR qui n'ont pas déposé pour leur propre défense. Certains, comme le colonel Théneste Bagosora, condamné en première instance à la perpétuité, saisissent cette occasion pour s'attaquer à l'actuel régime rwandais, au risque parfois de perdre de vue les faits qui leur sont reprochés.
L'exercice ne va pas sans péril et peut même avoir un effet boomerang. Car en faisant ce choix, l'accusé s'expose, comme tous les autres témoins, à un contre-interrogatoire serré par le procureur et parfois même, en cas de conflits d'intérêts, dans un procès joint, par une autre équipe de défense.
Lorsqu'il se contredit, contredit un témoin de sa défense ou toute autre preuve à décharge, il met à mal lui-même sa défense. Conscients qu'il s'agit d'une arme à double tranchant, quelques accusés ont préféré ne pas l'utiliser.
Ainsi dans le procès « militaires I », où comparaissait Bagosora, l'un des accusés, le général Gratien Kabiligi, le seul à avoir été acquitté dans cette affaire, avait, après une longue réflexion, renoncé, à la dernière minute, à son droit d'être entendu par les juges.
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