La chambre aurait dû entendre le témoin « numéro 5 », cité à la demande des juges, mais a dû renoncer. « Numéro 5 a indiqué qu'il n'allait pas voyager à La Haye et pas déposer par vidéoconférence à moins que la chambre ne lui verse une somme d'argent qu'il a fixé » a expliqué le président de la chambre, Adrian Fulford. « Malgré les demandes du Greffe, il n'a pas fait cette demande par écrit et n'a pas fourni les justificatifs », a expliqué le magistrat britannique, rappelant que les témoins sont dédommagés lors de leurs déplacements à La Haye. Les déplacements, le temps passés avant et après leur audition à La Haye et celui passé à la barre peuvent en effet être assez long, et constituer un manque à gagner pour les témoins.
« La chambre n'a pas le pouvoir pour obliger les témoins à se présenter à la barre », a aussi rappelé le juge-président. « A ce stade, et à la lumière des informations reçues et en particulier à ce que le témoin 5 a dit récemment, il ne fait aucun doute que le témoin 5 ne va pas déposer, à moins qu'il ne reçoive la somme d'argent qu'il a demandé » a-t-il précisé. Faute de pouvoir le contraindre, les parties ont accepté de renoncer à l'audition du témoin numéro 5.
Identifié et interrogé par le procureur au cours de son enquête, qui avait finalement renoncé à citer ce témoin, « numéro 5 » avait finalement été appelé à déposer, en fin de procès, par les juges. Vendredi, le procureur, Manoj Sachdeva, a estimé qu'à « ce stade, le témoin numéro 5 ne se présentera pas dans le temps imparti par la Cour ». Pour maître Jean-Marie Biju-Duval, l'un des avocats de Thomas, le témoin « pose des conditions absolument inacceptables et son comportement doit être interprété comme un refus ».
Le procès Lubanga est le premier ouvert devant la Cour pénale internationale. Thomas Lubanga avait été transféré à La Haye le 17 mars 2006, depuis la prison de Kinshasa. Son procès a débuté le 26 janvier 2009.
SM/GF
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