Ils ont affirmé se souvenir de lui comme d' «un homme de Dieu, tenant d'une main la Sainte Bible et de l'autre, un fusil ».
Egalement mis en cause au cours de cette veillée organisée dans la nuit du 17 au 18 juin, l'ancien préfet de Kigali, le colonel Tharcisse Renzaho condamné à la perpétuité par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) siégeant à Arusha, en Tanzanie.
Condamné par contumace par un tribunal rwandais, l'abbé Munyeshyaka fait partie des trois prêtres catholiques qui ont été inculpés par le TPIR. Ce tribunal des Nations unies s'est cependant dessaisi de cette affaire au profit de la justice française, en novembre 2007. Paris dit mener ses enquêtes et le procès n'a pas encore démarré.
Au cours de cette cérémonie organisée en mémoire des Tutsis tués à l'église de la Sainte Famille et dans ses dépendances, les rescapés ont par ailleurs égrené la liste des victimes. Parmi elles, Charles Shamukiga, alors consul honoraire du Luxembourg.
Selon les souvenirs des survivants, il a été enlevé et tué par des militaires le 7 avril 1994.
Shamukiga est également connu pour avoir fondé la première école privée à Kigali, en réaction à la politique d'équilibre ethnique qui pénalisait les enfants tutsis en matière d'éducation.
Plusieurs témoignages ont également rendu hommage à André Kameya, journaliste, activiste des droits de la personne et homme politique. Kameya fait partie d'un groupe d'intellectuels qui défièrent le président Juvénal Habyarimana en réclamant le multipartisme en 1990.
Il fut tué le 13 juin 1994. Le lendemain, un commando des rebelles du Front patriotique rwandais (FPR) prenait le contrôle de l'église et sauvait les réfugiés.
Shamukiga et Kemeya étaient membres fondateurs de l'Association des volontaires de la paix (AVP), une des premières organisations rwandaises de défense des droits de l'homme.
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