« La Cour est consciente de la contrainte que cela représente pour un suspect d'être placé en détention provisoire pendant plusieurs mois », souligne le tribunal d'Oslo dans son compte-rendu cité par l'AFP.
« Eu égard à la gravité des accusations dans cette affaire, il est néanmoins indispensable de veiller à écarter les risques de destruction de preuves et de fuite », ajoute le texte. Recherché par la justice rwandaise, Sadi Bugingo a été arrêté le 3 mai à Bergen, ville de l'ouest de la Norvège où il réside avec sa famille depuis 2002.
Selon le journal rwandais New Times, il est soupçonné de meurtres de Tutsis en différents endroits de la préfecture de Kibungo, dans l'est du Rwanda, en 1994.
Le suspect nie les faits qui lui sont reprochés, selon son avocat norvégien.
Jean-Bosco Siboyintore, membre de la cellule rwandaise de traque des suspects de génocide en fuite, a déclaré qu'il attendait qu'Oslo réponde favorablement à la demande d'extradition rwandaise ou le juge, rapporte le New Times, progouvernemental.
« Nous avons envoyé une demande d'extradition en 2008. Ils (les Norvégiens) sont venus ici et ont mené leurs propres enquêtes au cours des deux dernières années. Ils ont visité les scènes des crimes et enregistré des déclarations », a dit Siboyintore, cité par le quotidien.
« Nous ne savons pas encore s'ils utiliseront ces déclarations pour l'extrader ou le juger. Mais notre demande initiale c'était son extradition au Rwanda. L'extradition est toujours pour nous l'option prioritaire », a-t-il ajouté.
ER/GF
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