Le procès d'officiers ivoiriens pro-Gbagbo sur leur rôle présumé dans des exactions durant la crise postélectorale de 2010-2011 va reprendre mardi, après avoir été suspendu le 11 juin, a annoncé lundi la justice militaire.
Ouvert le 9 juin, ce procès de neuf officiers pro-Gbagbo dont deux piliers de l'appareil sécuritaire de l'ex-président Laurent Gbagbo, avait été interrompu à la demande des avocats de la défense qui réclamaient des "dossiers de preuves" ou, le "cas échéant, l'exhumation du corps d'une victime en vue d'une autopsie".
"Le jugement va reprendre mardi, le parquet est en mesure de fournir un certain nombres de dossiers" dont le certificat de décès du chauffeur de l'ancien ministre chargé des Droits de l'Homme et actuel porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir), Joël N'Guessan, a déclaré à l'AFP le commissaire du gouvernement (procureur militaire) Ange Kessi.
Le commandant Anselme Séka Yapo, ancien chef de la sécurité rapprochée de l'ex-Première dame ivoirienne Simone Gbagbo, poursuivi pour "meurtre", avait été le dernier accusé entendu par le tribunal en juin. M. N'Guessan accuse le commandant Yapo d'avoir tué son garde du corps durant la dernière crise.
Surnommé "Séka Séka", le commandant Yapo est poursuivi aussi pour "assassinat" et "blanchiment d'argent aux fins d'achat d'armes". L'officier plaide non coupable.
Dans le même procès, un autre homme fort de l'ancien régime, le commandant Jean-Noël Abéhi qui dirigeait le plus grand camp de gendarmerie du pays, basé à Abidjan, est poursuivi pour "complot" et "désertion à l'étranger".
La crise de 2010-2011, causée par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire du président Alassane Ouattara à l'élection de novembre 2010, avait fait quelque 3.000 morts.
M. Gbagbo, emprisonné depuis trois ans à La Haye, doit être jugé à partir de novembre pour crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI).