Dans le même jugement, l'ancien maire de Muganza, (sud), Elie Ndayambaje a également écopé de la prison à vie.
L'ancien maire de Ngoma (sud) Joseph Kanyabashi s'est vu infliger 35 ans de réclusion tandis que les anciens préfets de Butare, Sylvain Nsabimana et Alphonse Nteziryayo ont écopé respectivement de 25 et 30 ans d'emprisonnement.
Nyiramasuhuko, seule femme à avoir été mise en accusation à ce jour au TPIR, a été reconnue coupable d'entente en vue de commettre le génocide, génocide, extermination, viols, persécution, violence à la vie, autres actes inhumains et outrage à la dignité de la personne humaine.
Selon le résumé du jugement lu en audience publique par le juge William Hussein Sekule, l'ancienne ministre « s'est entendue avec d'autres membres du gouvernement intérimaire pour commettre le génocide à Butare».
«Nyiramasuhuko a ordonné aux Interahamwe de violer les femmes tutsies. Elle exerçait une responsabilité de supérieur hiérarchique sur les (miliciens) Interahamwe qui ont commis des viols au bureau préfectoral de Butare », a poursuivi le juge tanzanien.
Parlant de Ntahobali, le magistrat a déclaré qu'il avait « violé et ordonné des viols » en différents endroits de la ville, notamment devant l'hôtel familial Ihuliro.
Le bureau du procureur a salué le verdict et les peines prononcées.
Toujours au TPIR, l'ex-ministre du Plan Augustin Ngirabatware a poursuivi sa défense cette semaine, avec deux dépositions entendues pour l'essentiel à huis clos.
Dans une autre salle d'audience, le recueil des dépositions spéciales continuait dans le dossier de son beau-père, l'homme d'affaires Félicien kabuga, encore en fuite. Pour cette procédure spéciale, le huis clos n'a pas à être demandé par le procureur ou la défense ; il est gravé dans le règlement de procédure et de preuve du TPIR.
Ngirabatware poursuivra sa défense la semaine prochaine tandis que les témoins à charge continueront à défiler dans le dossier de son parent par alliance.
A la CPI, à La Haye, c'est le procureur qui a marqué l'actualité cette semaine. Luis Moreno Ocampo a demandé aux juges l'autorisation d'ouvrir une enquête pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis en Côte d'Ivoire depuis le 28 novembre 2010.
Selon lui, plus de 3.000 personnes auraient trouvé la mort lors des violences qui ont suivi l'élection présidentielle du 28 novembre 2010. Ces violences opposaient les forces favorables au président sortant, Laurent Gbagbo, à celles du nouvel élu, Alassane Ouattara. Si les juges font droits à la requête du procureur, Ocampo devra enquêter sur les protagonistes des deux camps.
ER/GF
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