Des responsables du gouvernement soudanais refusent de rencontrer le bloc civil en Egypte

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Des représentants du gouvernement soudanais fidèle à l'armée ont participé samedi à une conférence en Egypte aux côtés de responsables politiques civils de premier plan pour discuter de la fin de la guerre, mais ont refusé de les rencontrer directement.

La conférence, tenue dans la nouvelle capitale administrative égyptienne, à l'est du Caire, visait à "initier un dialogue national soudano-soudanais" pour mettre fin à la guerre opposant depuis avril 2023 l'armée soudanaise aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), a déclaré le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelaty.

Mais les responsables gouvernementaux, dont le vice-président du Conseil de souveraineté transitoire Malik Agar, le ministre des Finances Gibril Ibrahim et le gouverneur du Darfour (ouest) Mini Minawi, ont refusé de siéger avec l'ancien Premier ministre Abdallah Hamdok et son bloc civil, selon des sources des deux côtés.

D'après des sources proches de MM. Agar et Hamdok, le gouvernement accuse le bloc civil d'être une façade pour les FSR.

L'ex-Premier ministre a été évincé lors du putsch de 2021 fomenté par le chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan, et celui des paramilitaires, Mohamed Hamdan Daglo, alors alliés.

Etabli à Abou Dhabi, M. Hamdok reste l'homme politique civil le plus important du Soudan. Il a été accusé d'accointance avec des paramilitaires, présumés responsables de nettoyage ethnique et de crimes contre l'humanité.

En janvier, MM. Hamdok et Daglo ont signé à Addis-Abeba une déclaration commune visant à mettre un terme au conflit.

Samedi, le camp pro-armée a exhorté la coalition civile emmenée par M. Hamdok, Taqadum, à "condamner les atrocités commises par les FSR et mettre fin à son partenariat avec la milice", selon une source proche de M. Agar, ayant requis l'anonymat.

Le bloc civil a "toujours condamné les atrocités des deux côtés", a affirmé à l'AFP son porte-parole,Bakry Eljack, niant que l'ex-Premier ministre soit "l'aile politique des FSR".

Une source proche du gouverneur du Darfour a affirmé que le camp pro-armée n'avait participé à la conférence que "par courtoisie pour l'Egypte", alliée du général Burhan.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts et provoqué le déplacement de plus de neuf millions de personnes.

Les tentatives de médiation, notamment de l'Arabie saoudite, des Etats-Unis et de l'Union africaine, ont échoué.

Alors que les combats ne connaissent pas de répit, Washington a évoqué une possible reprise des pourparlers dans la ville saoudienne de Jeddah.

L'envoyé spécial américain au Soudan, Tom Perriello, a affirmé samedi à l'AFP que bien que les deux parties ne se soient pas rencontrées directement, Le Caire a démontré qu'il était possible de "réunir des acteurs clés de tout l'éventail politique".