Le procès d'officiers ivoiriens pro-Gbagbo accusés d'exactions durant la crise postélectorale de 2010-2011 a été de nouveau renvoyé au lundi 27 juillet du fait de l'absence de l'avocat d'un des principaux prévenus, a constaté l'AFP mardi.
Après avoir constaté l'absence du défenseur du commandant Anselme Séka Yapo, ancien chef de la sécurité rapprochée de l'ex-Première dame ivoirienne Simone Gbagbo, poursuivi pour "meurtre", le président du tribunal Tahirou Dembélé a prononcé le renvoi.
Ouvert le 9 juin, ce procès de neuf officiers, dont deux piliers de l'appareil sécuritaire de l'ex-président Laurent Gbagbo, avait déjà été interrompu à la demande des avocats de la défense, qui réclamaient des "preuves" ou le "cas échéant", "l'exhumation du corps d'une victime en vue d'une autopsie".
L'audience de mardi, qui a duré moins d'une heure, a été consacrée à la lecture du rapport de l'expertise médico-légale du corps du garde de corps de l'ancien ministre chargé des Droits de l'Homme et actuel porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir), Joël N'Guessan.
Selon les conclusions de ce rapport, "l'examen externe du corps en état de carbonisation du nommé Yapo Akaffou Léon Arsène âgé de 33 ans ne permet pas de déterminer la cause exacte du décès".
Le commandant Anselme Séka Yapo avait été le dernier accusé entendu par le tribunal en juin. M. N'Guessan l'accuse d'avoir tué son garde du corps durant la dernière crise.
Surnommé "Séka Séka", le commandant Yapo est poursuivi aussi pour "assassinat" et "blanchiment d'argent aux fins d'achat d'armes". L'officier plaide non coupable.
Le nouveau report du procès devait permettre à "Séka Séka" de régler le problème de sa défense, son avocat étant en voyage hors du pays, a déclaré le président du tribunal.
Dans le même procès, un autre homme fort de l'ancien régime, le commandant Jean-Noël Abéhi qui dirigeait le plus grand camp de gendarmerie du pays, basé à Abidjan, est poursuivi pour "complot" et "désertion à l'étranger".
La crise de 2010-2011, causée par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire du président Alassane Ouattara à l'élection de novembre 2010, avait fait quelque 3.000 morts.
M. Gbagbo, emprisonné depuis trois ans à La Haye, doit être jugé à partir de novembre pour crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale.