Le Bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a appelé lundi Caracas à "respecter l'état de droit", au lendemain de l'atterrissage à Madrid de l'opposant vénézuélien Edmundo González Urrutia.
Le Bureau, qui "suit de près l'évolution de la situation au Venezuela", a indiqué dans un communiqué s'être "engagé (...) au plus haut niveau pour souligner l'importance de veiller à ce que l'Etat de droit soit respecté à l'heure actuelle".
Sans mentionner M. González Urrutia directement, il a déclaré avoir insisté "sur le fait que toutes les personnes doivent être protégées contre les violations qui peuvent constituer des crimes relevant du Statut de Rome", texte fondateur de la CPI.
Après la réélection controversée de M. Maduro fin juillet, des manifestations spontanées ont éclaté. Leur répression a fait 27 morts et 192 blessés, tandis que quelque 2.400 personnes ont été arrêtées, de source officielle.
M. González Urrutia, qui revendique la victoire du scrutin présidentiel, était visé depuis le 2 septembre par un mandat d'arrêt, le parquet ayant ouvert des enquêtes pour "désobéissance aux lois", "conspiration, "usurpation de fonctions" et "sabotage".
L'ancien ambassadeur de 75 ans a dû fuir pour "préserver sa liberté et sa vie", selon la cheffe de l'opposition vénézuélienne, Maria Corina Machado.
La CPI, qui siège à La Haye, enquête depuis plusieurs années sur des crimes contre l'humanité présumés qu'aurait commis le gouvernement au Venezuela en 2017 lors de manifestations de l'opposition, au cours desquelles plus de cent personnes ont été tuées.
"L'enquête est (...) active et en cours. Dans ce contexte, le Bureau suit également de près l'évolution de la situation au Venezuela après les élections présidentielles", a rappelé le bureau du procureur.
Le mois dernier, le procureur de la CPI Karim Khan a déclaré qu'il évaluait de nombreux rapports faisant état de violences lors des troubles.