La justice du Bangladesh a placé mardi en détention provisoire deux journalistes et un écrivain accusés d'être impliqués dans la répression des manifestations qui ont causé la chute de l'ex-Première ministre Sheikh Hasina en août, a annoncé la police.
Ces trois incarcérations sont les dernières en date d'une longue série visant des centaines de proches l'ex-cheffe du gouvernement, dont des anciens ministres et élus de son parti de la Ligue Awami.
Le rédacteur-en-chef du quotidien Bhorer Kagoj, Shyamal Dutta, son homologue de la télévision Ekattor TV, Mozammel Babu, et l'écrivain Shahriar Kabir ont été placés lundi en garde à vue pour sept jours à Dacca dans des dossiers différents, selon la police.
Ces deux médias sont considérés comme proches de la dirigeante déchue.
Les trois hommes ont été mis en cause pour meurtres par les familles de victimes des manifestations sévèrement réprimées par l'ancien régime.
M. Kabir avait notamment pris position publiquement pour exiger un procès pour crimes de guerre contre des rivaux politiques de Mme Hasina.
Le mois dernier, Reporters sans frontières (RSF) avait estimé à au moins 25 le nombre de journalistes arrêtés en lien avec la répression des protestations, dénonçant un "harcèlement judiciaire systématique".
Pendant ses quinze ans de règne autoritaire sur le Bangladesh, Sheikh Hasina, 76 ans, et son gouvernement ont été accusés de violations massives des droits humains, notamment de détentions arbitraires et d'exécutions extrajudiciaires.
Mme Hasina s'est enfuie du pays en août et réfugiée en Inde, après des semaines de manifestations étudiantes qui ont viré à l'insurrection populaire généralisée.
Selon un bilan provisoire des Nations unies, plus de 600 personnes ont été tuées lors de la répression de ce mouvement, pour l'essentiel des civils.
Le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus a pris la tête d'un gouvernement intérimaire jusqu'aux prochaines élections générales, dont la date n'a pas encore été annoncée.