Au cours des audiences, l'accusation a notamment produit des courriels échangés entre le suspect et d'autres responsables des FDLR, dont leur chef, Ignace Murwanyashaka, actuellement jugé en Allemagne.
Pour le substitut Anton Steynberg, l'implication du suspect est claire. « Son appartement était plein d'archives des activités des FDLR », a-t-il rappelé. Des pièces avaient été saisies lors de la perquisition conduite au domicile de Callixte Mbarushimana à Paris, lors de son arrestation, le 11 octobre 2010.
Selon l'accusation, Callixte Mbarushimana a conduit une campagne internationale de propagande, niant les crimes commis par les FDLR.
Pour la défense, «c'est une situation sans issue». Si Callixte Mbarushimana « nie les crimes, il est coupable. S'il admet les crime, il est doublement coupable », a déclaré Nick Kaufman. Maniant l'ironie, l'avocat israélien a interrogé : « Peut-être que madame Bensouda [procureure adjointe] pense que je suis aussi coupable (...) en niant les preuves du procureur ? »
« Si le Rwandais est dans le box, c'est parce que le procureur et la communauté internationale avaient besoin d'envoyer un suspect à La Haye », a encore affirmé l'avocat. « Il ne pouvait pas avoir Bosco Ntaganda parce que le Congo ne l'a pas donné », a-t-il rappelé. Poursuivi par la Cour depuis 2006, Bosco Ntaganda, un ex-rebelle intégré à l'armée congolaise, n'a jamais été livré par Kinshasa. « Il ne pouvait pas avoir Nkunda [ex leader du Congrès national pour la défense du peuple, milice soutenue par Kigali], parce que le Rwanda ne l'aurait pas donné ».
Arrêté à Paris en octobre 2010, Callixte Mbarushimana avait été transféré à la prison de Scheveningen en janvier 2011.
SM/GF
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