ONU: Guterres s'inquiète auprès de Maduro de "violations des droits de l'Homme" au Venezuela

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Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a fait part au président Nicolas Maduro de sa préoccupation concernant des "violations des droits de l'Homme" au Venezuela, vendredi lors du premier entretien téléphonique entre les deux hommes depuis la présidentielle controversée du 28 juillet.

M. Guterres "s'est dit préoccupé par les informations faisant état de violences post-électorales et de violations des droits de l'Homme (et) a souligné la nécessité de résoudre les différends politiques de manière pacifique, par le biais d'un dialogue authentique et inclusif", selon un communiqué du bureau de son porte-parole.

Le secrétaire général a également "pris note des positions du président vénézuélien sur la situation".

"Nous avons parlé environ 15 minutes et je lui ai exposé en intégralité la lutte que nous menons contre le fascisme. Il faut l'appeler par son nom, c'est le diable, que personne n'édulcore les expressions de l'intolérance et de la persécution propres aux projets fascistes", a expliqué de son côté le président Maduro, qui attaque régulièrement ses adversaires en ces termes.

Nicolas Maduro, dont la victoire a été validée par la Cour suprême le 22 août, a été proclamé vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE) qui n'a cependant pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, arguant d'un piratage informatique.

Cette attaque informatique est jugée peu crédible par l'opposition comme par de nombreux observateurs qui y voient une manoeuvre du pouvoir pour ne pas donner les résultats détaillés.

Selon l'opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia, qui a trouvé asile en Espagne, a obtenu plus de 60% des voix.

Vendredi après-midi, sept pays d'Amérique -- Argentine, Canada, Chili, Équateur, Guatemala, Paraguay et Uruguay -- ont demandé au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies à Genève une enquête sur les "graves violations" des droits au Venezuela.

Les sept pays ont lancé un "appel urgent au Conseil des droits de l'Homme des Nations unies pour que le gouvernement vénézuélien mette fin à l'intensification de la répression après les dernières élections et enquête sur les graves violations des droits de l'Homme, qui pourraient constituer des crimes contre l'humanité", a déclaré le ministère équatorien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Ils ont également demandé "une vérification impartiale des résultats des élections" et "la libération immédiate des personnes détenues arbitrairement".

La répression des manifestations spontanées qui ont suivi l'annonce de la réélection de M. Maduro a fait 27 morts et 192 blessés. Quelque 2.400 personnes ont été arrêtées, de source officielle.