Renvoi de migrants vers la Libye: une ONG demande à la CPI d'enquêter sur un ministre italien

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L'ONG italienne Mediterranea a demandé à la Cour pénale internationale (CPI) d'enquêter sur le ministre italien de l'Intérieur Matteo Piantedosi pour violation présumée des Conventions de Genève sur les réfugiés, pour avoir renvoyé des migrants vers la Libye, a indiqué vendredi l'organisation caritative à l'AFP.

M. Piantedosi, qui appartient au gouvernement d'extrême droite de Giorgia Meloni, a publié jeudi sur le réseau social X un message qui, selon l'ONG, prouve qu'il enfreint le droit international.

"16.220 migrants se dirigeant vers les côtes européennes ont été interceptés en mer et renvoyés sains et saufs en Libye depuis janvier", a écrit M. Piantedosi.

Ce chiffre "témoigne de l'efficacité de la collaboration de l'Italie avec les pays d'origine et de transit des migrants pour lutter contre les trafiquants d'êtres humains et les décès en mer", a-t-il ajouté.

La Libye n'est pas un pays sûr "comme l'ont certifié les organismes internationaux les plus importants et les Nations unies", a affirmé Mediterranea dans un communiqué, en estimant qu'y renvoyer des personnes contre leur gré représente donc un "crime très grave".

Collaborer "à des activités d'expulsion de réfugiés et de personnes déplacées vers ce pays constitue une violation de la Convention de Genève sur les réfugiés et de la Convention de Hambourg sur le sauvetage en mer", a-t-elle affirmé, en appelant à une "enquête indépendante" par la CPI.

En proie au chaos et aux divisions depuis la chute et la mort de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est un important pays de transit pour les migrants fuyant les conflits et l'instabilité dans d'autres pays d'Afrique et du Moyen-Orient.

Depuis 2017, l'Italie et le gouvernement libyen de Tripoli se sont associés dans le cadre d'un accord controversé sur les migrants approuvé par l'Union européenne.

Cet accord permet de renvoyer de force des milliers de migrants en Libye où ils subissent des tortures et des violations des droits humains dans des centres de détention, selon des ONG de défense des droits humains.

Dans le cadre de cet accord, l'Italie fournit une formation et un financement aux garde-côtes libyens afin d'endiguer les départs de migrants ou de renvoyer en Libye ceux qui sont déjà en mer.