L'émissaire américain pour le Soudan Tom Perriello a souligné lundi une amélioration sensible de la livraison d'aide au Soudan, où la guerre en cours cause actuellement la pire crise humanitaire mondiale.
"Nous sommes satisfaits de l'amélioration significative mais graduelle de l'accès humanitaire", a déclaré M. Perriello à des journalistes à Nairobi, au Kenya.
"Plusieurs centaines de camions ont traversé des zones qui étaient auparavant bloquées", a-t-il ajouté.
Le Soudan est le théâtre depuis avril 2023 d'une guerre entre les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo et l'armée menée par le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays. Les deux camps ont été accusés de crimes de guerre, notamment d'avoir visé des civils et bloqué de l'aide humanitaire.
Quelque 26 millions de personnes font face à une insécurité alimentaire sévère, et la famine a été déclarée dans le camp de Zamzam au Darfour.
La guerre, objet de discussions la semaine dernière en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, a fait des dizaines de milliers de morts et plus de dix millions de personnes ont aussi été déplacées par les combats ou contraintes de se réfugier à l'étranger -- soit un Soudanais sur cinq.
"La situation est extrêmement grave et ceux qui se trouvent dans la meilleure solution pour l'arrêter semblent à l'inverse désireux d'accélérer", a dit M. Perriello.
Plusieurs cycles de négociations ne sont pas parvenus à mettre fin aux combats. Des trêves conclues au début du conflit par les Etats-Unis et l'Arabie saoudite n'ont, notamment, pas été respectées.
M. Perriello a souligné que même si la guerre continuait, l'accès humanitaire tout comme la protection des civils devaient être respectés, dénonçant "le manque de volonté suffisante" des camps opposés.
Les Etats-Unis avaient lancé le 14 août en Suisse, dans un lieu tenu secret, des discussions pour élargir l'accès humanitaire et établir un cessez-le-feu, en présence des FSR mais sans l'armée soudanaise, qui contestait le format des pourparlers.
Ces discussions, coparrainées par l'Arabie saoudite et la Suisse et incluant notamment les Emirats arabes unis, s'étaient conclues une dizaine de jours plus tard, sans trêve mais avec l'engagement pris par les belligérants de garantir un accès sûr et sans entrave aux humanitaires sur deux routes clé.