Un Syrien, membre présumé du Hezbollah, jugé pour crime contre l'humanité en Allemagne

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Un Syrien, membre présumé du Hezbollah, a comparu mardi devant un tribunal allemand au premier jour de son procès pour crimes contre l'humanité commis pendant la guerre civile syrienne.

L'accusé, identifié seulement comme Ammar A., est accusé de "crime contre l'humanité et de crimes de guerre, de torture et de séquestration" par le parquet général allemand, en charge des affaires de terrorisme.

L'acte d'accusation a été lu à l'ouverture de ce procès qui se tient au tribunal de Stuttgart, dans le sud-ouest de l'Allemagne, et qui doit durer jusqu'en février.

Selon le parquet, l'homme a été le chef d'une milice musulmane chiite qui a rejoint le Hezbollah, basé au Liban, et qui soutenait le président syrien Bachar al-Assad lors de la guerre civile.

Le suspect de 32 ans est accusé d'avoir participé à des attaques contre des musulmans sunnites en 2012 dans la ville de Bosra al-Sham, dans le sud du pays, contrôlée par le régime.

Les procureurs l'accusent en particulier d'avoir participé à une offensive contre une résidence civile où une personne a été tuée par balle avant que la maison ne soit pillée, saccagée et incendiée.

Il est également accusé d'avoir capturé et maltraité physiquement des résidents sunnites au cours des deux années suivantes, et de les avoir remis aux services de renseignements militaires syriens qui les ont par la suite torturés.

L'accusé est en détention depuis décembre dernier.

La guerre entre le régime d'Assad et les groupes d'opposition armés a éclaté après que le gouvernement a réprimé des manifestations pacifiques en faveur de la démocratie en 2011.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Ce dernier permet de poursuivre certains crimes graves indépendamment du lieu où ils ont été commis.

L'Allemagne a accueilli des centaines de milliers de Syriens, d'Afghans ou d'Irakiens au moment de l'afflux de réfugiés en 2015-2016.

Des procès sur les abus commis par le régime syrien ou des groupes qui lui sont liés ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.