Territoires occupés: tous les pays sont responsables, selon des experts de l'Onu

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Des experts de l'Onu ont estimé vendredi que tous les pays avaient l'obligation juridique de ne pas permettre à Israël de poursuivre l'occupation des Territoires palestiniens et que ceux qui lui fournissent une assistance malgré les avertissements concernant de possibles crimes de guerre et génocide pourraient être considérés comme complices.

"Les actions internationalement illicites d'Israël engagent la responsabilité de l'Etat, non seulement d'Israël, mais de tous les Etats", a déclaré Navi Pillay, présidente de la Commission internationale indépendante chargée par les Nations unies d'enquêter dans les Territoires palestiniens occupés, y compris Jerusalem-Est, et en Israël.

La commission a publié un document décrivant les actions spécifiques requises suite à l'avis consultatif rendu par la Cour internationale de justice (CIJ) en juillet, dans lequel cette dernière a estimé que la présence continue d'Israël dans les Territoires palestiniens occupés depuis 1967 était "illégale".

La commission de trois membres, établie en mai 2021 par le Conseil des droits de l'Homme de l'Onu, a examiné les implications de la résolution adoptée en septembre par l'Assemblée générale des Nations unies.

Cette résolution, adoptée à l'issue d'une session consacrée à l'examen des actions d'Israël à Jerusalem-Est et dans le reste des Territoires occupés, exigeait qu'Israël mette fin "à sa présence illicite dans les Territoires palestiniens occupés" dans les douze prochains mois.

Dans cette résolution, l'Assemblée générale avait exigé qu'Israël s'acquitte de ses obligations juridiques en vertu du droit international "en cessant toute nouvelle activité de colonisation et en démantelant les colonies existantes aussi rapidement que possible".

La résolution demandait à Israël de mettre en place un plan d'action en vue de "l'évacuation physique de tous les colons des territoires occupés" et de restituer les biens, "terres, titres de propriétés et ressources naturelles" aux Palestiniens qui ont été déplacés depuis le debut de l'occupation en 1967.

"Les autres pays ont également une liste d'obligations à remplir", a estimé la commission, qu'Israël accuse régulièrement de "discrimination systématique anti-Israël".

Tous les pays "sont tenus de ne pas reconnaître les revendications territoriales ou de souveraineté sur les territoires occupés formulées par Israël", a déclaré Mme Pillay, ancienne Haut-Commissaire des droits de l'Homme de l'Onu.

Les Etats doivent "faire une distinction entre Israël et les Territoires palestiniens occupés" et aucun pays ne devrait reconnaître Jerusalem en tant que capitale d'Israël ni y installer ses représentants diplomatiques", a-t-elle ajouté.

Selon la commission, les Etats doivent respecter les mesures d'urgence ordonnées par la CIJ dans la procédure intentée par l'Afrique du Sud, qui accuse Israël d'avoir violé la Convention de l'Onu sur le génocide à Gaza.