La police péruvienne a libéré vendredi soir sur ordre de la justice Ivan Quispe Palomino, accusé à tort d'être le numéro deux des derniers éléments de la guérilla du Sentier lumineux, après deux jours de détention.
"Le spectacle est terminé, je pense que les vrais acteurs devraient se rétracter publiquement", a déclaré à la presse Ivan Quispe Palomino en sortant du centre où il était en garde à vue.
Un tribunal péruvien avait quelques heures plus tôt décidé de sa "libération immédiate", invoquant une erreur sur la personne.
Ivan Quispe Palomino est bien le frère cadet de Victor Quispe Palomino, alias "Camarade José", le chef des quelque 350 membres restants de la guérilla du Sentier lumineux, selon les autorités. Mais selon les médias péruviens, il n'a lui-même aucun lien avec l'organisation.
Mercredi, le gouvernement péruvien avait annoncé sa capture, la présentant comme un grand pas en avant dans la lutte contre le crime organisé et le terrorisme.
Le ministère de l'Intérieur José Santivanez avait alors salué l'arrestation d'un homme "considéré comme le numéro deux du Sentier lumineux".
Ivan Quispe a affirmé qu'il porterait plainte contre les autorités pour préjudice psychologique contre lui et sa famille.
Il avait été arrêté à Lima avec de faux papiers lors d'un contrôle de police aléatoire près d'une station de métro de la capitale.
Les derniers éléments de la guérilla du Sentier lumineux opèrent dans le sud de la région andine, un axe majeur du trafic de drogue.
Cette zone dénommée Vallée des fleuves Apurimac, Ene et Mantaro (VRAEM), est le théâtre d'affrontements entre les forces de sécurité et les colonnes du Sentier lumineux depuis plus de 20 ans.
L'organisation maoïste du Sentier lumineux a entre les années 1980 et 2000 lancé une "guerre populaire de la campagne à la ville" pour refonder le pays, à l'image des Khmers rouges du Cambodge.
Le conflit a fait plus de 69.000 morts, selon la Commission vérité et réconciliation.