Le Liban a annoncé lundi avoir déposé une plainte au Conseil de sécurité de l'ONU contre les "attaques israéliennes" visant des journalistes, après la mort de trois d'entre eux vendredi, tués par une frappe dans le sud du pays.
Sur X, le ministère des Affaires étrangères a dit avoir saisi le Conseil de sécurité de l'ONU au sujet des "attaques israéliennes récentes contre des journalistes et des installations médiatiques à Hasbaya et Ouzaï".
"Les attaques répétées d'Israël contre les équipes des médias constituent un crime de guerre" et Israël doit être "tenu responsable et puni", ajoute le ministère.
Trois journalistes ont été tués dans une frappe qui a visé vendredi à l'aube un complexe où résidaient des reporters dans la localité de Hasbaya, jusque-là épargnée.
La frappe s'est produite alors que les journalistes dormaient. Les équipes de plusieurs médias s'y étaient installées il y a un mois pour couvrir la guerre entre le Hezbollah et l'armée israélienne.
Un caméraman et son technicien de la chaîne pro-iranienne Al Mayadeen et un journaliste de la chaîne du Hezbollah Al-Manar ont été tués.
Selon le ministre de l'Information, Ziad Makari, 18 journalistes représentant sept médias étaient présents dans le complexe hôtelier composé de petits bungalows.
Le Premier ministre, Najib Mikati, a dénoncé une attaque "délibérée" visant à "terroriser les médias pour dissimuler les crimes et les destructions".
Le 23 octobre, un bureau d'Al-Mayadeen près d'Ouzaï au sud de Beyrouth avait été visé par une frappe israélienne. La chaîne avait indiqué que son bureau avait été évacué avant la frappe.
Plusieurs représentants des médias ont été tués ou blessés dans le sud du Liban depuis le début des violences entre Israël et le Hezbollah le 8 octobre 2023.
Le 13 octobre 2023, une frappe israélienne près de la frontière avec Israël a tué le vidéaste de l'agence Reuters, Issam Abdallah, et blessé six autres reporters, dont deux de l'Agence France-Presse (AFP), Dylan Collins et la photographe Christina Assi, amputée de la jambe droite.
Des enquêtes indépendantes, dont l'un menée par l'AFP, ont conclu à l'utilisation d'un obus de char de 120 mm d'origine israélienne.
Des organisations de défense des droits des journalistes au Liban ont comptabilisé la mort de cinq photographes et personnels travaillant pour des plateformes médiatiques locales, dans des frappes israéliennes sur le sud du Liban et la banlieue sud de Beyrouth.
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