Israël a accusé mercredi une experte indépendante de l'ONU de se servir de son mandat "pour cacher sa haine d'Israël" après que Francesca Albanese a dénoncé "l'éradication des Palestiniens" de leurs terres par le "génocide".
"Selon sa représentation du monde remplie de haine, l'Etat d'Israël n'a aucune raison historique d'exister, aucun droit de défendre sa population, et l'attaque du 7 octobre et le sauvetage des otages ne sont qu'une excuse utilisée par Israël", écrit l'ambassade d'Israël auprès de l'ONU à Genève, au lendemain d'un nouveau rapport de la rapporteure spéciale sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967.
"Cette réalité déformée est un écran de fumée pour cacher sa haine envers Israël", d'après la mission israélienne, qui ne voit dans la juriste italienne qu'une "activiste politique" qui abuse de son mandat.
Selon l'experte, mandatée par le Conseil des droits de l'homme mais qui ne parle pas au nom de l'ONU, "le génocide de la population palestinienne apparaît comme le moyen de parvenir à une fin: l'expulsion complète ou l'éradication des Palestiniens de la terre à laquelle est rattachée une part si essentielle de leur identité et qui est illégalement et ouvertement convoitée par Israël".
"Le génocide à Gaza est l'histoire d'une tragédie annoncée, qui risque de s'étendre à d'autres Palestiniens placés sous l'autorité israélienne", accuse Mme Albanese, qui juge que "la poursuite de l'objectif du "Grand Israël" menace d'effacer la population palestinienne autochtone".
"Francesca Albanese n'est rien d'autre qu'une militante politique qui abuse d'un mandat déjà discriminatoire de l'ONU. Elle répand régulièrement des propos antisémites, protège et encourage le terrorisme et déforme la loi", accuse encore la mission israélienne, qui réitère sa demande mainte fois formulée que la rapporteure soit limogée.
Mme Albanese, qui occupe son poste depuis 2022, fait depuis longtemps l'objet de critiques virulentes, d'accusations d'antisémitisme et de demandes de destitution de la part d'Israël et de certains de ses alliés, en raison de ses critiques incessantes et de ses accusations de "génocide".
La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas sur le territoire israélien, qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles israéliennes, incluant les otages tués ou morts en captivité.
En représailles, Israël a promis d'anéantir le mouvement islamiste palestinien au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une offensive qui a tué 43.163 Palestiniens, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.