L'ex-médecin rwandais Eugène Rwamucyo a été condamné mercredi par la cour d'assises de Paris à 27 ans de réclusion criminelle, notamment pour complicité dans le génocide des Tutsi en 1994.
A 65 ans, il a été reconnu coupable de complicité de génocide et participation à une entente en vue de la préparation de génocide, complicité de crimes contre l'humanité et participation à une entente en vue de la préparation de ces crimes. Il a en revanche été acquitté des accusations de génocide et de crimes contre l'humanité.
A l'énoncé du verdict, M. Rwamucyo s'est retourné vers sa famille et ses proches réunis dans la salle avant d'être conduit en détention.
"C'est un verdict qui n'est pas acceptable pour Eugène Rwamucyo, qui n'est pas digne du procès historique qu'il aurait dû être", a réagi son avocat, Me Philippe Meilhac, qui a annoncé son intention de faire appel du verdict.
Le ministère public avait requis une peine de trente ans de réclusion criminelle, notamment pour génocide, afin qu'Eugène Rwamucyo "n'échappe pas à ses responsabilités".
Il était reproché à l'ancien médecin-enseignant à l'université de Butare d'avoir soutenu et relayé les mots d'ordre des autorités hutu incitant la population à s'en prendre à la minorité tutsi, notamment lors d'un discours le 14 mai 1994 en présence de Jean Kambada, Premier ministre du gouvernement intérimaire.
Eugène Rwamucyo était aussi accusé d'avoir participé à l'enfouissement de victimes dans des fosses communes "dans un ultime effort pour supprimer les preuves de génocide".
Le génocide rwandais a fait plus de 800.000 morts, pour la plupart d'ethnie tutsi, selon l'ONU.
Eugène Rwamucyo est le huitième Rwandais jugé en France pour des crimes liés au génocide des Tutsi.