Les membres de la présidence tripartite bosnienne et le Premier ministre serbe Alkesandar Vucic ont affirmé mercredi à Belgrade leur volonté d'améliorer les relations entre les deux pays et oeuvrer pour un avenir de stabilité dans les Balkans.
La visite des membres musulman, croate et serbe de la présidence bosnienne à Belgrade intervient onze jours après l'incident dont a été victime M. Vucic, touché à la tête par un jet de pierre lors des cérémonies marquant le 20e anniversaire du massacre de Srebrenica.
"Nous sommes très rapidement venus à Belgrade car nous souhaitons nous tourner vers un développement fort et dynamique de notre région, où nous sommes tous reliés d'une manière ou d'une autre. Nous ferons tout pour améliorer nos relations et c'est la raison de notre présence aujourd'hui à Belgrade", a déclaré le membre musulman de la présidence Bakir Izetbegovic.
M. Vucic a, de son côté, assuré que l'incident dont il a été victime était "oublié".
"Je me tourne vers notre coopération à l'avenir. Ce qui m'est arrivé n'est pas grand chose par rapport à ce qui est arrivé à de nombreux gens (citoyens de la Bosnie, nldr) qui ont perdu leurs proches", a-t-il déclaré.
Le conflit intercommunautaire en Bosnie (1992-95) a fait quelque 100.000 morts.
"Ma main reste tendue, je ne vois pas un ennemi en la personne de Bakir Izetbegovic, au contraire. Nous ne pouvons pas faire autrement" que de travailler ensemble, a dit M. Vucic.
Le 11 juillet, le Premier ministre serbe venait de déposer une fleur devant un monument portant les noms des plus de 6.200 victimes identifiées et enterrées au mémorial de Srebrenica lorsque la foule a commencé à scander "Allah Akbar !" ("Dieu est grand !") et que des pierres ont été lancées dans sa direction. Il a fini par quitter le mémorial en courant, protégé par ses gardes du corps.
Il y a vingt ans, peu avant la fin du conflit et alors que la région était déclarée "zone protégée" par l'ONU, quelque 8.000 hommes et garçons musulmans ont été tués à Srebrenica par les forces serbes bosniennes, la pire tuerie en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, que la justice internationale a qualifiée de génocide.