Liban: un commando israélien a brouillé les radars de la Finul lors d'une opération (source judiciaire)

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L'enquête préliminaire sur l'enlèvement revendiqué par Israël d'un Libanais décrit comme un "agent" du Hezbollah indique que l'armée israélienne a utilisé un canot capable de perturber les radars de la Finul, la force de l'ONU déployée au Liban, a appris mardi l'AFP auprès d'une source judiciaire.

Israël a confirmé samedi avoir capturé un "agent de haut rang du Hezbollah" lors d'une opération menée par une unité d'élite de la marine à Batroun, au nord de Beyrouth, après qu'une source militaire au Liban a fait état de l'enlèvement d'un "civil" par un "commando naval".

L'homme enlevé, Imad Amhaz, est âgé d'une trentaine d'années. Une source proche du dossier à Batroun avait assuré à l'AFP qu'il suivait une formation à l'Institut des sciences maritimes et technologiques (Marsati) et résidait dans des logements de l'Institut.

L'enquête préliminaire a montré que "l'opération a été menée avec précision et rapidité et a été préparée de manière professionnelle", a indiqué la source judiciaire mardi.

"Selon l'enquête, l'armée israélienne a utilisé un canot militaire rapide équipé de dispositifs avancés capables de perturber les radars", de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), chargée de surveiller les côtes libanaises, a-t-elle ajouté.

L'Allemagne assume le commandement de la force navale de la Finul depuis 2021. Selon son site Internet, cette force est chargée de soutenir la marine libanaise dans la surveillance de ses eaux territoriales, d'assurer la sécurité des côtes et d'empêcher l'entrée d'armes ou de matériels connexes au Liban par voie maritime, sans autorisation.

La source a décrit l'incident comme étant "un crime de guerre ayant conduit à une violation de la souveraineté nationale et à l'enlèvement d'un citoyen libanais (..) d'autant que le crime a été commis dans une zone sûre", épargnée par le conflit entre le Hezbollah pro-iranien et Israël qui a tourné à la guerre ouverte depuis fin septembre.

La partie libanaise "ne peut pas soumettre les forces de la Finul à une enquête ni leur demander de lui fournir des informations ou des images surveillées par ses radars car elles bénéficient d'une immunité", a-t-elle poursuivi.