Poursuivi pour crimes de génocide et crimes contre l'humanité, Grégoire Ndahimana dirigeait en 1994 la commune de Kivumu qui abritait cet édifice religieux où près de 2.000 Tutsis, qui y avaient cherché refuge, périrent ensevelis par des briques lorsque l'église fut rasée par un bulldozer dans la journée du 16 avril 1994.
Selon le procureur, cette destruction fut ordonnée par un groupe de notables de l'endroit, dont le maire Ndahimana, l'homme d'affaires Gaspard Kanyarukiga et l'abbé Athanase Seromba, l'un des prêtres de la paroisse.
L'abbé Seromba, premier jugé pour ce massacre, a été définitivement condamné à la perpétuité, tandis que Kanyarukiga, qui a écopé de 30 ans de prison en première instance, tentera de modifier sa peine en appel le 14 décembre.
Le tribunal recherche par ailleurs l'ex-inspecteur de police judiciaire (IPJ) à Kivumu, Fulgence Kayishema, également poursuivi pour le massacre de Nyange.
En 1994, les réfugiés avaient afflué dans les églises espérant y avoir la vie sauve comme lors des pogroms antérieurs de 1959 et 1973 notamment.
Mais ils y furent attaqués et tués.
Né en 1952, Ndahimana a été arrêté le 10 août 2009 dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) et transféré au centre de détention des Nations Unies à Arusha 11 jours plus tard. Son procès s'est ouvert le 6 septembre 2010.
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