Cette procédure, demandée par le procureur, vise à préserver les éléments de preuve en vue d'un procès ultérieur si l'ancien responsable était arrêté un jour. Poursuivi pour crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre, l'ex-ministre se cacherait dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), selon le TPIR.
Les intérêts du fugitif seront représentés, lors de cette procédure qui se déroule à huis clos, par Yitiha Simbeye, un avocat tanzanien.
Originaire de la préfecture de Byumba, dans le nord du Rwanda, Bizimana, un ingénieur agronome de formation, était membre du Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement (MRND), le parti de l'ex-président Juvénal Habyarimana.
Le procureur allègue que l'accusé a participé, avec d'autres autorités, à l'élaboration d'un plan visant à éliminer les Tutsis et les opposants hutus. Il est par ailleurs accusé d'avoir utilisé la tristement célèbre Radio libre des mille collines (RTLM) pour encourager l'extermination des Tutsis.
Des procédures de préservation des éléments de preuve sont déjà en cours pour l'homme d'affaires Félicien Kabuga, présenté comme l'argentier du génocide des Tutsis, et pour le major Protais Mpiranya qui commandait la garde du président Juvénal Habyarimana.
Selon des sources au TPIR, Kabuga mènerait un commerce prospère au Kenya tandis que le major bénéficierait de la protection de hauts responsables zimbabwéens.
Le bureau du procureur affirme que ces trois hommes sont ceux des neuf accusés en fuite sur qui pèsent les plus lourdes charges.
Le 11 novembre, devant le conseil de sécurité, la présidente du TPIR, la juge Khalida Rachid Khan, a appelé les pays de la région des Grands lacs africains, à davantage de coopération en vue de l'arrestation de tous ces fugitifs.
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