Le Bangladesh va demander l'extradition de l'ancienne Première ministre renversée Sheikh Hasina, qui a fui en Inde le 5 août, a annoncé dimanche le chef du gouvernement intérimaire Muhammad Yunus.
"Nous allons chercher à faire extrader d'Inde l'autocrate renversée", a déclaré M. Yunus, dans une référence claire à l'ex-dirigeante.
La chute de Mme Hasina, 77 ans, a été précipitée par des semaines de manifestations qui ont fait plus de 700 morts, jusqu'à l'assaut de sa résidence officielle, la forçant à s'échapper par hélicoptère.
Plus tôt en novembre, le Bangladesh a expliqué qu'il solliciterait Interpol pour que soient émises des "notices rouges" à l'encontre des responsables du régime Hasina ayant pris la fuite.
Une "notice rouge" est une demande de localiser et d'arrêter un fugitif, adressée à tous les services chargés de l'application de la loi dans le monde. Elle est distincte d'un mandat d'arrêt international.
L'Inde est membre d'Interpol mais une "notice rouge" n'aurait pas d'effet contraignant pour New Delhi, qui peut "appliquer ses propres lois pour décider d'arrêter ou non une personne", précise l'organisation.
L'ancienne Première ministre est déjà visée par un mandat d'arrêt émis par son pays et a reçu une citation à comparaître au tribunal lundi à Dacca pour faire face à des accusations de "massacres, meurtres et crimes contre l'humanité".
Selon le prix Nobel de la paix Muhammad Yunus, nommé à la tête d'un gouvernement intérimaire le 9 août, Dacca cherche à traduire en justice tous ceux qui ont aidé l'ex-dirigeante à réprimer le mouvement contre elle.
Plusieurs anciens ministres de Mme Hasina, arrêtés et maintenus en détention, doivent être présentés aux tribunaux pour répondre d'accusations similaires.
"Nous avons déjà pris des initiatives pour juger les responsables des disparitions forcées, des meurtres et des tueries de masse pendant le soulèvement de juillet-août", a affirmé M. Yunus.
Le leader de 84 ans, désigné "conseiller principal" du Bangladesh, a par ailleurs indiqué lors d'un discours marquant ses 100 jours au pouvoir qu'il avait discuté avec Karim Khan, le procureur en chef de la Cour pénale internationale.