Le nouveau mandat d'arrêt renforce l'obligation des autorités kényanes à arrêter Omar e-Béchir, s'il foulait le sol kényan.
Cette décision fait suite à une requête de la branche kényane de la Commission internationale des juristes (ICJ Kenya), a rapporté l'AFP.
Selon cette organisation, le Kenya, ayant ratifié le traité fondateur de la CPI, est dans l'obligation d'interpeller M. Béchir lorsqu'il se trouve sur son territoire, ce qui n'avait pas été le cas lors d'une visite du président soudanais à Nairobi, en août 2010.
« Le tribunal en conséquence délivre un mandat d'arrêt contre Omar el-Béchir à la demande du requérant. Il reviendrait au Procureur général et au ministre de la Sécurité intérieure d'ordonner cette arrestation s'il devait remettre les pieds au Kenya", a déclaré le juge de la Haute cour Nicolas Ombija, cité par l'AFP.
Dans sa requête, déposée en octobre 2010, ICJ Kenya avait dénoncé la venue du président soudanais fin août 2010 au Kenya pour la cérémonie de promulgation de la nouvelle constitution du pays. Les autorités kényanes ne l'avaient pas arrêté, provoquant de nombreuses critiques de la part de la communauté internationale.
"El-Béchir est venu au Kenya le 27 août (2010) et les autorités kényanes, faisant preuve d'un mépris souverain pour leurs obligations au regard du droit international et du droit kényan, avaient échoué à mettre en oeuvre ces mandats d'arrêt", écrivait alors cette organisation non-gouvernementale dédiée, entre autres, à la mise en conformité du droit national avec le droit international.
Les juges de la CPI avaient délivré le 12 juillet 2010 un mandat d'arrêt contre le président du Soudan pour génocide au Darfour, après avoir lancé le 4 mars 2009 un premier mandat pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Le conflit au Darfour, qui a débuté en 2003, a fait 300.000 morts et 2,7 millions de déplacés, selon l'ONU. Khartoum parle de 10.000 morts.
L'Union africaine a souvent appelé ses Etats membres à ne pas arrêter le président soudanais, accusant la CPI de concentrer ses poursuites contre les seuls responsables africains. M. Béchir a pu ainsi, à la mi-octobre, assister au sommet annuel du Marché commun de l'Afrique orientale et australe (Comesa), au Malawi, sans être inquiété.
ER/GF
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