Réactions aux mandats d'arrêt de la CPI contre Netanyahu, Gallant et Deif

2 min 36Temps de lecture approximatif

Les mandats d'arrêt émis jeudi par la CPI contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité ont suscité une vague de réactions à travers le monde. Voici les principales.

Union européenne

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a affirmé que les mandats d'arrêt devaient être "respectés et appliqués".

Etats-Unis

Joe Biden a jugé "scandaleux" les mandats d'arrêt: "Quoi que puisse sous-entendre la CPI, il n'y a pas d'équivalence, aucune, entre Israël et le Hamas".

Israël

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a qualifié de "décision antisémite" l'émission par la CPI d'un mandat d'arrêt international à son encontre et contre son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, s'estimant victime d'un nouveau "procès Dreyfus". M. Gallant a dénoncé un "dangereux précédent" qui "encourage le terrorisme".

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog.

"Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid.

Le mandat d'arrêt émis par la CPI contre le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif est "extrêmement important. Cela signifie que la voix de ces victimes est entendue", a déclaré de son côté Yael Vias Gvirsman, représentant les familles de 300 victimes israéliennes de l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Palestiniens

"Il s'agit d'une étape importante vers la justice, qui peut permettre aux victimes d'obtenir réparation, mais elle reste modeste et symbolique si elle n'est pas pleinement soutenue par tous les pays du monde", a déclaré Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, dans un communiqué, sans aucune mention du mandat d'arrêt concomitant visant Mohammed Deif, chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien.

L'Autorité palestinienne a évoqué un "signe d'espoir".

Amnesty

M. Netanyahu est "officiellement aujourd'hui un homme recherché", a réagi la secrétaire générale de l'ONG Amnesty international, Agnès Callamard. "Les Etats membres de la CPI et l'ensemble de la communauté internationale doivent tout faire pour que ces individus comparaissent devant les juges indépendants et impartiaux de la CPI".

Human Rights Watch

"Les mandats d'arrêt émis par la CPI contre des hauts dirigeants israéliens et un responsable du Hamas prouvent qu'aucun individu n'est au-dessus des lois", a estimé Balkees Jarrah, directeur associé à la Justice de Human Rights Watch.

Italie

Le ministre italien de la Défense Guido Crosetto a déclaré que l'Italie serait obligée d'arrêter le Premier ministre israélien ou son ancien ministre en cas de visite dans le pays.

"Nous soutenons la CPI, tout en rappelant que la cour doit avoir un rôle juridique et non un rôle politique", a réagi le ministre italien des Affaires étrangères Antonio Tajani, plus prudent.

Espagne

"L'Espagne respecte la décision de la Cour pénale internationale et se conformera à ses engagements et ses obligations en vertu du Statut de Rome et du droit international", ont déclaré des sources officielles à l'AFP.

Belgique

"Les responsables de crimes commis en Israël et à Gaza doivent être poursuivis au plus haut niveau, qui qu'ils soient", a déclaré le ministère belge des Affaires étrangères sur X.

Pays-Bas

Le chef de la diplomatie néerlandaise Caspar Veldkamp a déclaré que les Pays-Bas se conformeraient en principe à la décision de la CPI si l'une des personnes visées se rendait dans le pays.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar, s'est dit "déçu" et a indiqué qu'une visite prévue de M. Veldkamp en Israël serait reportée.

La Haye a cependant expliqué ce report par le fait que le déplacement, non annoncé, avait été révélé par un député au Parlement.

Autriche

Le ministre autrichien des Affaires étrangères Alexander Schallenberg a déclaré que ces mandats d'arrêt étaient "incompréhensibles". "Il paraît absurde de placer sur le même plan les membres d'un gouvernement élu démocratiquement et le dirigeant d'une organisation terroriste".

Hongrie

"Cette décision est une honte pour le système juridique international", a également réagi le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto.

Argentine

Ces mandats d'arrêt de la CPI "ignorent le droit légitime d'Israël à se défendre face aux attaques constantes d'organisations terroristes", a estimé la présidence argentine dans un communiqué.

Turquie

"La décision de la Cour pénale internationale arrive tard mais c'est une décision positive pour faire cesser le massacre et mettre fin au génocide en Palestine", a déclaré sur X le ministre de la Justice turc Yilmaz Tunç.