L'Autorité palestinienne et le Hamas saluent les mandats de la CPI contre Netanyahu et Gallant

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L'Autorité palestinienne et le Hamas ont salué jeudi l'émission par la Cour pénale internationale, CPI, de mandats d'arrêt contre deux dirigeants israéliens pour la guerre à Gaza, sans mentionner le mandat lancé simultanément contre le chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien.

"L'Etat de Palestine salue la décision de la CPI" d'émettre ces mandats contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, selon un communiqué diffusé par l'agence officielle palestinienne Wafa.

Ces mandats représentent un "signe d'espoir et de confiance dans le droit international et ses institutions", ajoute le texte, insistant sur "l'importance que justice soit rendue, que les coupables rendent des comptes et que les criminels de guerre soient jugés".

"L'Etat de Palestine appelle tous les Etats membres de la CPI et des Nations unies à faire appliquer les décisions de la Cour et à remettre les criminels à la justice internationale", indique Wafa.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

- "Modeste et symbolique" -

Les mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant sont une "étape importante vers la justice, qui peut permettre aux victimes d'obtenir réparation, mais elle reste modeste et symbolique si elle n'est pas pleinement soutenue par tous les pays du monde", a déclaré Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas, dans un communiqué, sans faire aucune mention du mandat d'arrêt visant Mohammed Deif.

Interrogé par l'AFP sur ce dernier, un dirigeant du Hamas qui n'a pas souhaité donner son nom a estimé qu'il était impossible de "comparer le criminel qui occupe et la victime".

"Netanyahu et les dirigeants de l'occupation sont des meurtriers responsables de massacres et d'actes de génocide", a-t-il déclaré, "notre peuple et sa résistance défendent la patrie qui a été volée et est occupée contre l'extermination".

Israël a annoncé avoir tué M. Deif le 13 juillet dans la bande de Gaza mais le Hamas n'a pas confirmé sa mort.

Dans la bande de Gaza assiégée, dévastée et en proie à un désastre humanitaire, les habitants interrogés par l'AFP étaient plutôt désabusés.

"C'est important que quelqu'un parle de ces massacres et de la population opprimée, mais il y a toujours les Etats-Unis" pour soutenir Israël, "et la majorité du peuple palestinien et des pays arabes n'accordent pas une attention sérieuse" au problème, juge Youssef Abu Huwaishel.

Hasan Hasan, également déplacé par la guerre comme la quasi-totalité de la population, est "certain que la décision ne sera pas appliquée parce qu'aucune décision en faveur de la cause palestinienne n'a jamais été appliquée", alors que "toute décision contre la cause palestinienne est appliquée immédiatement".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.