Pays-Bas: des ONG propalestiniennes exigent l'interdiction d'exportation d'armes vers Israël

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Des organisations propalestiniennes ont accusé vendredi l'Etat néerlandais de ne pas faire assez pour empêcher la guerre à Gaza et demandé à la justice du pays d'interdire les exportations d'armes vers Israël.

Ces douze organisations palestiniennes et néerlandaises affirment dans leur plainte déposée devant le tribunal de La Haye, qu'Israël viole le droit international à Gaza et en Cisjordanie.

Dans cette procédure en référée, elles exigent, entre autres, l'arrêt des livraisons d'armes à Israël et l'interdiction du commerce avec les colonies israéliennes installées dans les territoires palestiniens occupés.

Les plaignants invoquent, entre autres, la Convention des Nations unies sur le génocide de 1948, établie à la suite de l'Holocauste, les Conventions de Genève et les droits de l'Homme.

"Israël est coupable de génocide et d'apartheid" et "utilise des armes des Pays-Bas pour faire la guerre", a déclaré Wout Albers, avocat représentant les organisations.

"Des armes néerlandaises tuent des enfants, tous les jours, y compris ma famille", a affirmé Ahmed Abofoul, conseiller juridique de l'ONG palestinienne Al Haq.

"Les Pays-Bas appliquent depuis des années les règles européennes en matière d'exportation d'armes", a rétorqué l'avocat représentant l'Etat néerlandais, Reimer Veldhuis.

"Il est peu probable que le ministre responsable accorde une licence d'exportation vers Israël d'armes susceptibles de contribuer aux activités de l'armée israélienne à Gaza ou en Cisjordanie", a-t-il ajouté.

"L'Etat ne contribue donc pas aux attaques israéliennes sur Gaza, ni aux actions de l'armée israélienne en Cisjordanie", a-t-il poursuivi, demandant à ce que la procédure soit jugée irrecevable.

A l'ouverture de l'audience, la juge Sonja Hoekstra, chargée du dossier, a déclaré être "important de souligner que la gravité de la situation à Gaza n'est pas contestée par l'Etat néerlandais et que le statut de la Cisjordanie n'est pas non plus contesté".

"Aujourd'hui, il s'agit de savoir ce qui est juridiquement en jeu et ce que l'on peut demander de l'Etat", a-t-elle ajouté.

Après plus d'un an de conflit à Gaza, la Cour pénale internationale, qui siège à La Haye, a provoqué la fureur d'Israël en émettant jeudi des mandats d'arrêt sans précédent contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Un autre mandat de la CPI pour les mêmes motifs vise Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas.

Israël nie les accusations de génocide.

L'offensive militaire israélienne contre le Hamas dans la bande de Gaza a tué au moins 44.056 Palestiniens, selon les chiffres du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, qui ne font pas de distinction entre civils et combattants.

Elle a suivi l'attaque sans précédent de commandos du Hamas en territoire israélien le 7 octobre, qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens.