Raids israéliens meurtriers à Beyrouth, un responsable du Hezbollah serait visé

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L'armée israélienne a mené des frappes samedi au coeur de Beyrouth, détruisant un immeuble résidentiel et faisant 15 morts selon les autorités, la guerre entre Israël et le Hezbollah libanais ne connaissant aucun répit malgré les efforts internationaux en vue d'un cessez-le-feu.

Un "haut responsable du Hezbollah était visé" par le raid dans le quartier de Basta, a indiqué une source de sécurité libanaise sans préciser son identité ou son sort, alors qu'Israël a pratiquement décimé la direction du mouvement armé en tuant plusieurs de ses chefs ces derniers mois.

Un député du Hezbollah, Amin Cherri, a démenti qu'un dirigeant du mouvement ait été visé à Basta.

Israël dit vouloir mettre hors d'état de nuire le Hezbollah et le Hamas, des alliés de l'Iran, son ennemi. Il a juré de détruire le Hamas après l'attaque sans précédent de ce mouvement islamiste palestinien sur son sol le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, et cherche à faire cesser les tirs de roquettes du Hezbollah sur son territoire.

Avant l'aube, les habitants de Beyrouth se sont réveillés au bruit de grosses explosions, après des frappes israéliennes qui ont détruit un immeuble résidentiel dans le quartier de Basta, provoquant un énorme cratère et faisant, selon le ministère de la Santé, au moins 15 morts et 63 blessés.

- Opérations de recherche -

Des opérations de recherche se poursuivent pour trouver des victimes sous les décombres.

L'armée israélienne n'a pas commenté ces frappes dans l'immédiat.

"On dormait et soudain, on a entendu trois ou quatre missiles. La frappe était tellement puissante que j'ai cru que le bâtiment allait s'effondrer sur nous", déclare à l'AFP Samir, un habitant de Basta.

Plusieurs frappes israéliennes ont également visé samedi la banlieue sud de Beyrouth, après des appels à évacuer, selon l'Agence nationale d'information (ANI).

A Hadath, un des secteurs visés, des bâtiments bombardés ont pris feu. A Chiyah, un autre quartier visé, un immeuble a été transformé en un amas de pierre et de ferraille fumant.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a affirmé avoir ciblé dans la banlieue sud "des centres de commandement du Hezbollah et d'autres infrastructures terroristes".

Huit personnes, dont quatre enfants, ont par ailleurs été tuées dans une frappe israélienne dans l'est du Liban, selon le ministère libanais de la Santé.

Israël a aussi bombardé des localités du sud du Liban, notamment Khiam, que ses troupes cherchent à prendre pour faciliter leur progression dans la région, selon l'ANI.

Le 30 septembre, l'armée israélienne a lancé une offensive terrestre dans le sud du Liban, un fief du Hezbollah frontalier du nord d'Israël.

- Echange Austin-Katz -

Le 8 octobre 2023, au lendemain de l'attaque du Hamas contre Israël, le Hezbollah a ouvert un "front de soutien" à son allié palestinien.

Après un an de violences transfrontalières et après avoir affaibli le Hamas à Gaza bombardée sans cesse, Israël a déplacé le coeur des combats au Liban en lançant une intense campagne de bombardements le 23 septembre sur les fiefs du Hezbollah.

Depuis le 8 octobre 2023, plus de 3.640 personnes ont été tuées au Liban, selon le ministère de la Santé, la plupart depuis le 23 septembre dernier.

Israël dit vouloir éloigner le Hezbollah des zones frontalières du sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60.000 habitants du nord du pays déplacés par les tirs de roquettes.

Au Liban, des dizaines de milliers d'habitants ont également été déplacés.

Samedi, lors d'une conversation téléphonique avec son homologue israélien Israël Katz, le ministre américain de la Défense Lloyd Austin a réaffirmé que son pays, principal allié d'Israël, était en faveur d'une "solution diplomatique au Liban".

Il a aussi appelé Israël à "améliorer la terrible situation humanitaire" dans la bande de Gaza, où les quelque 2,4 millions d'habitants assiégés par Israël depuis plus d'un an sont menacés de famine selon l'ONU.

- "Qu'ils nous tuent tous!" -

Dans la bande de Gaza, située à la frontière sud d'Israël, l'armée israélienne a mené de nouveaux bombardements qui ont tué 19 Palestiniens, selon la Défense civile.

"Notre vie n'est que misère. Qu'ils nous tuent tous pour nous soulager de cette souffrance", s'est exclamée Oum Mohammad Abou Sabla, la soeur d'une des victimes tuée dans une frappe à Khan Younès.

Considéré comme un groupe terroriste par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis, le Hamas a pris le pouvoir à Gaza en 2007. Avant d'assiéger Gaza le 9 octobre 2023, Israël imposait depuis 2007 un blocus au territoire pauvre et surpeuplé.

Samedi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a salué la "décision courageuse" de la Cour pénale internationale qui a émis des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre à Gaza.

Cette cour a aussi émis un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, considéré comme l'un des cerveaux du 7 octobre 2023. Israël a annoncé l'avoir tué en juillet à Gaza, mais le Hamas n'a pas confirmé son décès.

En riposte à l'attaque du Hamas, Israël a lancé une offensive militaire dévastatrice à Gaza qui a fait au moins 44.176 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité. Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées, dont 97 restent otages à Gaza, parmi lesquelles 34 déclarées mortes par l'armée.

La branche armée du Hamas a annoncé samedi la mort, dans une zone de combats dans le nord de Gaza, d'une otage, une affirmation non confirmée par l'armée israélienne.