Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a jugé lundi "insuffisant" le mandat d'arrêt lancé par la Cour pénale internationale à l'encontre de Benjamin Netanyahu, et estimé que le Premier ministre israélien méritait une "condamnation à mort".
La Cour, CPI, a émis jeudi des mandats d'arrêt contre M. Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas, Mohammed Deif, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Le mandat d'arrêt contre M. Netanyahu "est insuffisant", a affirmé lundi dans un discours à Téhéran l'ayatollah Khamenei, dans sa première prise de parole à ce sujet.
"Une condamnation à mort doit être prononcée pour ces dirigeants criminels", a ajouté le dirigeant iranien, en référence à MM. Netanyahu et Gallant.
La CPI, juridiction basée à La Haye aux Pays-Bas, peut prononcer des peines allant jusqu'à 30 ans d'emprisonnement, voire dans des circonstances exceptionnelles à perpétuité, mais ses juges ne peuvent pas prononcer de peine capitale.
Les mandats d'arrêts de la CPI limitent en théorie les déplacements de MM. Netanyahu et Gallant, ses 124 Etats membres étant en principe dans l'obligation de les arrêter en vue d'un possible procès s'ils entrent sur leur territoire.
L'armée israélienne a assuré cet été avoir tué Mohammed Deif, ce que le Hamas n'a pas confirmé.
M. Khamenei, au pouvoir depuis 1989, s'exprimait devant un rassemblement des Bassidj, un corps de volontaires islamistes en Iran, pouvant agir comme supplétifs des forces de l'ordre.
L'Iran, qui ne reconnaît pas l'Etat d'Israël, fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère, depuis l'avènement de la République islamique en 1979.
Téhéran est un important soutien militaire et financier de groupes opposés à Israël, comme le Hamas à Gaza, le Hezbollah au Liban, les rebelles houthis au Yémen ou des groupes armés irakiens.
Le Hamas et le Hezbollah sont en guerre avec l'armée israélienne, qui mène depuis fin septembre une campagne de bombardements massifs contre la milice chiite au Liban, et poursuit dans la bande de Gaza son offensive militaire lancée en représailles à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023.
"Ces idiots ne doivent pas penser qu'en bombardant maisons, hôpitaux et rassemblements, ils sont victorieux", a asséné Ali Khamenei, en référence aux Israéliens.