Germain Gaiffe, surnommé le "dépeceur de Montauban" depuis sa condamnation pour assassinat en 1997, a été condamné mardi à Paris à dix mois de prison avec sursis, notamment pour contestation de crime contre l'humanité et injures publiques, après la publication de vidéos sur ses réseaux sociaux.
L'homme était jugé devant le tribunal correctionnel pour contestation de crime contre l'humanité, provocation à la haine, apologie de crime et diverses injures publiques en raison de l'origine, l'ethnie, la nation, la race, la religion, ou de l'orientation sexuelle ou l'identité de genre.
Depuis avril 2021, Germain Gaiffe avait publié plusieurs vidéos, parmi lesquelles une chanson intitulée "Souvenirs, souvenirs... clip de ANTISEMITE", sur ses deux chaînes YouTube "L'atelier des chansons" et "Votes PQ".
"Antisémite, tu perds ton passe-droit. Les juges t'ont tous condamné, te haïssent. Antisémite, damné, des médias te bannissent", chantait-il notamment sur le rythme de la chanson "Antisocial" du groupe de rock Trust.
Les paroles étaient accompagnées de photos de personnalités connues comme étant de confession juive.
Le 3 mars 2023, l'Observatoire juif de France a déposé plainte auprès du Pôle national de lutte contre la haine en ligne.
Dans son jugement, le tribunal correctionnel de Paris a estimé que les paroles de ces chansons, ainsi que les images diffusées étaient "de nature à rendre les personnes de confession juive haïssables".
Il était aussi reproché au prévenu d'avoir diffusé une vidéo dans laquelle il utilisait l'expression "travestir la vérité", accompagnée d'une photo du chanteur Bilal Hassani, porte-drapeau revendiqué de la communauté LGBT, qui s'est constitué partie civile dans l'affaire.
Lors de l'audience, Germain Gaiffe s'était défendu des infractions qui lui étaient reprochées, affirmant avoir "voulu se moquer de lui-même, des antisémites et dénoncer les discriminations".
Il se justifiait également en précisant être lui-même de confession juive.
Le ministère public avait requis 12 mois d'emprisonnement avec sursis à son encontre, soulignant que "si la caricature participait de la liberté d'expression, l'humour était néanmoins soumis aux limites posées par la Convention européenne des droits de l'Homme".
Lors de sa garde à vue, Germain Gaiffe avait affirmé avoir créé sa chaîne YouTube en 2009 avec l'humoriste polémique Dieudonné, qu'il avait connu lorsque ce dernier animait un atelier d'écriture de chansons à la Maison centrale d'arrêt de Poissy (Yvelines) où il était incarcéré.
Germain Gaiffe s'était fait connaître sous le nom du "dépeceur de Montauban" pour avoir été condamné en 2003 à 30 ans de réclusion criminelle, pour avoir séquestré et assassiné en 1997 un homme dont le corps avait été retrouvé découpé en morceaux en Haute-Garonne.