Dans un rapport publié ce lundi, ICG rappelle qu'une décision de la CPI, cruciale pour le Kenya, est attendue le 19 janvier. La cour annoncera en effet si elle confirme les charges de crimes contre l'humanité à l'encontre de six hommes politiques kényans. Le procureur de la CPI les accuse d'être à l'origine de violences post-électorales ayant entraîné, en 2007-2008, la mort de plus de 1000 personnes.
ICG, de même que plusieurs politologues kényans, craignent que la décision de la cour n'enflamme de nouveau le pays, où des élections présidentielles sont prévues en 2012.
Le vice-premier ministre kényan Uhuru Kenyatta, le directeur de cabinet de l'actuel président Mwai Kibaki, Francis Muthaura et le patron des services postaux Mohammed Hussein Ali sont accusés conjointement dans un premier dossier. Une seconde affaire regroupe les parlementaires Henry Kosgey et William Ruto ainsi que le journaliste Joshua Arap Sang.
Les six hommes se sont volontairement présentés devant la CPI lors des audiences de confirmation des charges qui se sont tenues à La Haye en septembre et en octobre 2011.
« Si la cour confirme, le même jour, les charges dans les deux dossiers, cela sera une avancée cruciale pour désamorcer la tension ethnique », explique ICG. « Nous avons de vraies craintes que si les charges sont abandonnées pour l'un des groupes et confirmées pour l'autre, la tension ethnique pourrait dramatiquement augmenter, quelque soit les justifications légales des décisions».
ICG demande par ailleurs au gouvernement kényan de reconnaître « qu'il lui appartient de lutter contre la violence politique et l'impunité. Le gouvernement doit compléter l'action de la CPI en menant parallèlement une action au niveau national ».
Enfin, ICG demande à la CPI de faire l'effort de mieux expliquer son travail, ses procédures et ses linites aux Kényans qui craignent un retour de la violence.
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