Le mari de Munyenyezi, Arsène Shalom Ntahobali, a été condamné à la perpétuité en juin 2011 par le TPIR pour génocide et de crimes contre l'humanité. Ntahobali a été notamment reconnu coupable de viols de filles tutsies à Butare (sud) en 1994. Il a fait appel.
Le gouvernement rwandais réclame par ailleurs depuis des années l'extradition du frère de Béatrice Munyenyezi, Jean-Marie Higiro, un citoyen américain que Kigali accuse d'avoir financé les milices interahamwe.
Munyenyezi, dont les avocats américains, Mark Howard et David Ruoff, enquêtent actuellement au Rwanda, est accusée d'avoir menti sur sa responsabilité dans le génocide lors de sa demande d'obtention d'un statut de réfugiée et de la nationalité américaine. Elle risque, si elle est reconnue coupable, dix ans de prison, la perte de sa nationalité américaine et l'extradition vers le Rwanda.
« Les deux avocats mènent actuellement leur enquête sur place, notamment en rencontrant des témoins potentiels de la défense, environ une douzaine. Le procès doit démarrer en février devant un tribunal du New Hampshire », a indiqué à l'agence Hirondelle un membre de leur équipe, qui a préféré rester anonyme.
« Nous avions été informés de l'arrivée de ces avocats de la défense. C'est une pratique courante car nous facilitons la tâche aussi bien à l'accusation qu'à la défense. Leur visite est la bienvenue », a confirmé le procureur général du Rwanda, Martin Ngoga.
Béatrice Munyenyezi vit à Manchester (New Hampshire) depuis 1999 avec ses trois filles.
Une autre femme rwandaise accusée de participation au génocide des Tutsis, Marie-Claire Mukeshimana, a été déportée par Washington vers son pays d'origine en décembre dernier.
En janvier 2011, c'est un homme, Jean Marie Vianney Mudaheranwa, qui avait été extradé au Rwanda.
Arsène Shalom Ntahobali attend de comparaître devant la chambre d'appel du TPIR. Il est jugé avec cinq autres personnes, dont sa mère, Pauline Nyiramasuhuko, ex-ministre de la Famille et de la promotion féminine et seule femme à avoir été mise en accusation par le TPIR. Elle a écopé de la même peine en première instance.
ER/GF
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