« Je suis totalement convaincu que la constitution exige que quiconque est accusé de crimes pareils se retire en attendant le jugement dans l'affaire. Leur maintien dévalorise les fonctions qu'ils occupent», a déclaré le ministre lundi soir sur les ondes de Capital FM, une radio locale.
Ont été également inculpés lundi par la CPI le député et ancien ministre William Ruto ainsi que le journaliste Joshua Sang. Tous les quatre sont désormais poursuivis pour crimes contre l'humanité perpétrés dans leur pays après l'élection présidentielle de fin 2007.
Kenyatta et Ruto sont par ailleurs candidats à la prochaine élection présidentielle de mars 2013, des prétentions auxquelles le ministre les a également invités à renoncer.
« Comment pouvez-vous devenir le président des victimes qui sont censées témoigner contre vous ?", s'est interrogé Kilonzo.
Moins tranché que son ministre de la Justice, le chef de l'Etat kényan Mwai Kibaki a quant à lui donné ordre lundi au procureur général, Githu Muigai, de mettre en place une commission qui sera chargée de conseiller le gouvernement sur la marche à suivre après la décision de La Haye.
Prudent, le procureur général a déclaré mardi qu'aucune mesure ne pouvait être prise en l'état, avant que les inculpés n'aient épuisé tous les recours. Les quatre personnalités mises en accusation mardi ont toutes annoncé leur intention de faire appel de cette décision de la chambre préliminaire.
Ancien ministre de l'Education, William Ruto a affirmé lundi qu'il continuait à briguer le fauteuil présidentiel, malgré son inculpation formelle par la CPI. « Je voudrais confirmer que je reste dans la course. Rendez-vous aux urnes. J'insiste que je suis innocent des charges et je sais qu'un jour la vérité se manifestera et je serai déclaré innocent», a déclaré Ruto, lors d'une conférence de presse à Nairobi, la capitale du Kenya.
Uhuru Kenyatta, fils du premier président du Kenya, Jomo Kenyatta, avait également déclaré la semaine dernière qu'il resterait candidat au prochain scrutin, quelle que soit la décision de La Haye.
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