Accord sur les îles Chagos: Londres va consulter l'administration Trump

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Le gouvernement britannique consultera l'administration du président élu américain Donald Trump avant de finaliser l'accord visant à transférer aux Mauriciens le contrôle des îles Chagos, a déclaré un porte-parole de Downing Street mercredi.

Après des années de négociations, Londres a accepté en octobre de reconnaître la souveraineté de l'île Maurice sur l'archipel des Chagos, situé dans une région stratégique de l'Océan Indien, à condition que le Royaume-Uni y conserve sa base militaire commune avec les Etats-Unis, Diego Garcia.

Mais un nouveau gouvernement a pris le pouvoir à l'île Maurice en décembre et a rouvert les négociations concernant cet accord, qui n'a pas encore été ratifié, semblant chercher une meilleure compensation financière. Les discussions portent aussi sur la durée du bail pour la base militaire, selon le Premier ministre mauricien.

L'accord a suscité des critiques de l'opposition au Royaume-Uni ainsi que de membres de la prochaine administration Trump, dont Marco Rubio, désigné secrétaire d'Etat, qui a estimé qu'il constituait "une menace sérieuse" pour la sécurité des États-Unis.

"Il semble raisonnable que la nouvelle administration américaine examine les détails, et nous aurons évidemment des discussions avec elle", a déclaré mercredi le porte-parole du Premier ministre travailliste, Keir Starmer.

Il a toutefois rejeté la suggestion que Donald Trump puisse "opposer son veto" à toute forme d'accord.

"Nous n'accepterons qu'un accord qui soit dans l'intérêt du Royaume-Uni et qui protège notre sécurité nationale", a-t-il ajouté.

Selon l'accord proposé en octobre, le Royaume-Uni conserverait un bail de 99 ans sur Diego Garcia. Moyennant le paiement de 90 millions de livres sterling par an (107 millions d'euros), selon les médias britanniques.

Le Royaume-Uni a conservé le contrôle des îles Chagos, achetées pour trois millions de livres en 1965, lorsque Maurice a obtenu son indépendance trois ans plus tard.

Il avait expulsé des milliers d'habitants de l'archipel pour installer cette base sur Diego Garcia, utilisée comme plaque tournante pour les bombardiers et navires à longue portée, notamment pendant les guerres en Afghanistan et en Irak.

Ces habitants ont depuis déposé plusieurs demandes d'indemnisation devant les tribunaux britanniques, et Londres affirme que les décisions de la justice internationale en faveur de la souveraineté mauricienne ont accentué la nécessité de conclure un accord sur l'utilisation de la base.

"Nous avons hérité d'une situation dans laquelle le fonctionnement à long terme d'une base militaire vitale était menacé en raison d'une contestation judiciaire", a défendu Keir Starmer mercredi devant la Chambre des communes.

Le dirigeant travailliste a également rappelé aux conservateurs, très critiques de cet accord, qu'ils ont été les premiers à ouvrir des négociations pour restituer les îles Chagos lorsqu'ils étaient au pouvoir.