Dissident vénézuélien assassiné au Chili: Caracas soupçonnée

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L'enquête sur l'assassinat au Chili d'un ex-militaire et dissident vénézuélien ont indiqué jeudi qu'un témoin avait affirmé que l'ordre provenait du ministre de l'Intérieur du Venezuela, le Chili envisageant de saisir la Cour pénale internationale.

"Il y a trois personnes qui déclarent dans l'enquête attribuer l'ordre à des autorités du gouvernement vénézuélien, et au moins l'une d'entre elles, dont l'identité est protégée, affirme que l'ordre venait de M. Diosdado Cabello", ministre vénézuélien de l'Intérieur, a indiqué le procureur Angel Valencia, dans une interview à T13 Radio.

En 2023, le Chili avait accordé l'asile à l'ex-lieutenant Ronald Ojeda, âgé de 32 ans, évadé d'une prison vénézuélienne où il séjournait pour des accusations de conspiration.

L'ex-lieutenant, qui se décrivait comme un "prisonnier politique", a été enlevé le 21 février 2024 par des hommes se faisant passer pour des policiers qui l'ont sorti de son appartement en sous-vêtements.

Son corps a été retrouvé neuf jours plus tard dans une valise enterrée dans un bidonville de Santiago.

Selon la ministre chilienne de l'Intérieur, Carolina Toha, "il y a des antécédents substantiels indiquant un lien entre le meurtre horrible de l'ex-lieutenant Ojeda et des instructions ou des ordres donnés par des autorités vénézuéliennes".

"Si cela était confirmé, ce serait d'une extrême gravité", a-t-elle déclaré jeudi lors d'une conférence de presse au palais présidentiel.

La ministre a assuré que le gouvernement chilien saisirait dans ce cas la Cour pénale internationale, dont la juridiction est reconnue par le Venezuela.

La justice chilienne a inculpé deux personnes pour le meurtre de l'ex-militaire, dont le Vénézuélien Maickel Villegas, arrêté au Costa Rica et remis aux autorités chiliennes en novembre 2024. L'autre accusé est un mineur dont l'identité est protégée.

Mercredi, la police chilienne a démantelé une cellule du Tren de Aragua, organisation criminelle d'origine vénézuélienne qui sévit dans de nombreux pays d'Amérique latine et que le nouveau président Trump a dit vouloir placer sur la liste des organisations terroristes, soupçonnée d'être impliquée dans le meurtre de M. Ojeda.

"Nous allons pouvoir attribuer une participation directe à un groupe de 16 personnes intervenues à différents stades dans le meurtre de Ronald Ojeda, depuis le soutien logistique jusqu'aux individus qui ont participé directement à l'inhumation", a ajouté le procureur Valencia.

Dès le début de l'enquête, le parquet chilien avait laissé entendre que l'assassinat avait une motivation politique, mais avait jusqu'à présent évité de désigner directement le gouvernement vénézuélien. En juin 2024, la justice vénézuélienne avait balayé les rumeurs, estimant qu'il s'agissait d'un montage.