La Première ministre italienne Giorgia Meloni a défendu samedi l'expulsion du chef de la police judiciaire libyenne, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité et a assuré qu'elle demandera à cette dernière des explications.
"La Cour doit clarifier pourquoi elle a mis des mois à lancer ce mandat d'arrêt alors qu'Almastri avait déjà traversé trois pays européens. Je demanderai des clarifications à la Cour internationale", a déclaré Mme Meloni à des médias italiens lors de son voyage en Arabie saoudite.
Osama Almasri Najim "a été libéré à la suite d'une décision de la Cour d'appel de Rome, non du gouvernement", a ajouté la cheffe du gouvernement italien précisant que l'utilisation de l'avion d'Etat pour rapatrier le responsable libyen à Tripoli était due au fait qu'il était considéré comme dangereux, ce qui excluait un avion de ligne.
Le ministre de l'Intérieur italien Matteo Piantedosi a expliqué jeudi devant le Sénat que la procédure normale pour l'arrestation d'une personne visée par un mandat d'arrêt de la CPI n'avait pas été suivie, poussant la Cour d'appel de Rome, compétente dans ces situations, à ordonner sa libération.
Osama Almasri Najim "a été rapatrié à Tripoli pour des raisons urgentes de sécurité après mon décret d'expulsion en raison de la dangerosité" du personnage, a précisé M. Piantedosi.
M. Najim est recherché pour des meurtres, viols et tortures, commis depuis le 15 février 2015, selon le mandat d'arrêt de la CPI.
Les crimes présumés ont été commis contre des détenus en raison de leur religion, ou alors qu'ils étaient soupçonnés d'un "comportement immoral" ou de soutenir ou être affiliés à des groupes armés, a déclaré la CPI.
M. Najim a été arrêté dimanche dans un hôtel de Turin en vertu d'un mandat de la CPI, mais il a été libéré mardi et expulsé vers Tripoli.
Pour cette raison la Mission de l'ONU en Libye (Manul) a réclamé samedi son arrestation.
Dans un communiqué, la Manul a dit être "alarmée par la gravité des crimes énumérés dans le mandat d'arrêt de la CPI contre Osama Almasri Najim, qui comprennent notamment des meurtres, des actes de torture, des viols et des violences sexuelles".
"L'accusé ayant été renvoyé en Libye, nous appelons les autorités libyennes à l'arrêter et à ouvrir une enquête sur ces crimes en vue de garantir la pleine prise en compte de ses responsabilités ou à le transférer à la CPI", a ajouté la Manul.