Mathias Bushishi, 72 ans, était en détention provisoire depuis son arrestation à Bruxelles en avril 2011. En 1994, il était procureur de la République dans la région de Butare (Sud). La justice belge le soupçonne d'avoir contribué à planifier et coordonner des massacres de Rwandais tutsis.
La chambre des mises en accusation, saisie en appel de la demande de libération de son avocat, Me Cédric Vergauwen, a estimé vendredi que M. Bushishi, qui vit en Belgique depuis 1999 avec sa famille, présentait des garanties suffisantes pour être libéré. Il devra cependant verser une caution de 7500 euros et se soumettre à des obligations de suivi judiciaire.
Quatre autres Rwandais avaient été arrêtés avec Mathias Bushishi. Trois d'entre eux ont déjà été libérés entre le 25 janvier et le 2 février dernier. Les juges avaient estimé qu'ils présentaient également des garanties suffisantes pour ne pas rester en détention, alors qu'un procès ne pourrait pas se tenir avant début 2013, la cour d'Assises étant surchargée.
En revanche, la chambre des mises en accusation a décidé du maintien en détention de Fabien Neretse, ancien dirigeant de l'Office des cafés rwandais. Arrêté à Angoulême, en France, le 30 juin 2011, il avait été extradé en Belgique où les proches d'une famille belgo-rwandaise assassinée en 1994 ont déposé plainte contre lui. Les juges ont estimé que le risque de se soustraire à la justice était réel. Interrogé par Hirondelle avant la décision de la chambre, son avocat, Pierre Monville avait qualifié de « spéculations sans fondement » cette possibilité, estimant que son maintien en détention n'était « pas indispensable ».
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Agence Hirondelle