24.02.12 - CPI/BEMBA - DEUX VICTIMES TEMOIGNERONT CONTRE JEAN-PIERRE BEMBA

La Haye, 24 février 2012 (FH) - Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) ont autorisé deux victimes à présenter leur témoignage dans l'affaire Jean-Pierre Bemba et trois autres à exprimer « leurs vues et leurs préoccupations ».

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En décembre, les deux avocats représentant les 2287 victimes autorisées à participer à l'affaire Bemba avaient demandé aux juges d'entendre 17 de leurs clients. Les juges avaient demandé à maîtres Assingambi Zarambaud et Marie-Edith Douzima-Lawson de sélectionner huit d'entre eux, afin de respecter les règles du procès équitable en ne ralentissant pas la marche du procès. 

Depuis le début du procès, en novembre 2010, le procureur a bien-sûr appelé plusieurs victimes à la barre, mais la procédure de la Cour permet aussi à d'autres victimes d'être représentées par leurs propres avocats et de déposer, ou le cas échéant, de présenter leurs préoccupations.

Pour être autorisé à témoigner sous serment devant la Cour, les victimes doivent notamment « apporter une véritable contribution à l'établissement de la vérité »  et leur déposition ne doit pas être redondante avec les preuves déjà présentées par le procureur.

Selon la majorité des juges, deux des victimes proposées par leurs avocats remplissent ces critères. L'une d'elles a été victime de pillages et de viols répétés et collectifs à Mongoumba par les soldats du Mouvement pour la libération du Congo (MLC). Elle a aussi été forcée par les troupes de l'accusé à transporter le fruit des pillages jusqu'à leur base. Une seconde victime a été témoin d'une visite de Jean-Pierre Bemba à Sibut, à 150 km au nord de Bangui.

Les victimes qui ne remplissent pas les critères leur permettant de témoigner peuvent être autorisées à présenter leurs vues et leurs préoccupations si celles-ci sont représentatives des souffrances exprimées par une large partie de la population, ou si le lieu des crimes n'a pas été couvert par le procureur.

Sur cette base, trois victimes ont été autorisées à présenter leurs « vues et préoccupations ». Leur déposition ne sera cependant pas entendue sous serment. L'une des victimes sélectionnées a subi des crimes à Bossangoa, site sur lequel le procureur n'a appelé aucun témoin. Une autre victime a perdu sa mère sous ses yeux. Les juges ont considéré que ces souffrances étaient représentatives des drames subis par une large partie de la population. Sur les mêmes critères, les juges ont accepté une troisième victime, confrontée à des pillages et des viols à Damara.

Suspendu depuis le 13 février, le procès de Jean-Pierre Bemba, accusé de crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis en 2002 et 2003 en Centrafrique, doit reprendre le 29 février, avec l'audition du dernier témoin de l'accusation par vidéo conférence. Ce sera ensuite au tour des cinq victimes sélectionnées par la Cour de se présenter devant la chambre. Puis la défense de Jean-Pierre Bemba commencera la présentation de sa thèse.

SM/ER

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