Dès l’annonce de son arrestation, la France et la Libye ont demandé son extradition. Lors d’un procès organisé en France en 1999, Abdullah Al-Senoussi avait été condamné à la réclusion à perpétuité par contumace, avec cinq autres personnes, pour sa participation à un attentat contre un vol d’UTA, le 19 septembre 1989, au cours duquel 170 personnes avaient été tuées, dont 54 français. Selon l’AFP, les familles des victimes ont estimé que la France était prioritaire puisqu’elle était la première à avoir délivré un mandat d’arrêt contre lui, en 1999.
En Libye, le porte-parole du gouvernement libyen de transition, Salah Al-Manaa, a indiqué, au cours d’une conférence de presse, que Tripoli demandait aussi son extradition et était prête « à le détenir dans une prison libyenne et à le juger lors d’un procès équitable ».
La Mauritanie n’a pas ratifié le traité de Rome et n’a, dès lors, pas l’obligation de coopérer avec la Cour. Cette dernière avait été saisie par le Conseil de sécurité des Nations unies des crimes commis en Libye depuis le 15 février 2011, début de la révolte. Dans sa résolution 1970 du 26 février 2011, New York demandait cependant « instamment à tous les Etats (…) de coopérer pleinement avec la Cour et le procureur », tout en « reconnaissant que le Statut de Rome n’impose aucune obligation aux Etats qui n’y sont pas parties ». Selon le mandat d’arrêt délivré contre lui par la CPI, l’ex chef des renseignements militaires libyen, « l’un des organes de répression les plus puissants et efficaces du régime de Mouammar Kadhafi », aurait, notamment à Benghazi, « usé de son pouvoir sur les forces militaires, et pris le commandement des forces se trouvant à Benghazi et directement ordonné aux troupes d’attaquer les civils qui manifestaient dans la ville ».
SM/GF