Présidée par le juge William Hussein Sekule, la chambre a pris cette décision après avoir entendu les difficultés du procureur à faire venir ses deux derniers témoins en réplique, un Nigérian et un Sénégalais.
Wallace Kapaya a expliqué pour l'accusation que le gouvernement nigérian n’avait pas autorisé son citoyen à venir à la barre et que le Sénégalais ne daignait même pas décrocher son téléphone.
Kapaya, qui ne voulait pas jeter l’éponge, a alors demandé à la chambre de déclarer cette phase close sous réserve de l’audition de ces deux témoins.
Pour sa part, Mylène Dimitri, l’avocate de l’ex-ministre, s’est opposée à cette requête verbale.
Finalement, c’est à la défense que les juges ont donné raison. « La chambre en conclut que la preuve en réplique est close », a déclaré le juge William Hussein Sekule.
Le procureur, qui avait bouclé son accusation le 31 août 2010, avait été autorisé, par la suite, à citer 8 témoins supplémentaires pour contester la défense d’alibi de Ngirabatware pour la période du 23 avril au 23 mai 1994. In fine, seuls six témoins en réplique ont pu déposer.
De nouvelles auditions, cette fois-ci pour le compte de la défense, pourraient avoir lieu. Me Dimitri a en effet indiqué à l’agence Hirondelle qu’elle avait déjà déposé une requête demandant à faire comparaître cinq témoins en duplique.
L’ex-ministre est notamment accusé d’avoir été le principal instigateur des massacres de Tutsis dans sa commune natale Nyamyumba (nord) en 1994.
La chambre comptait entendre les conclusions finales des parties les 2 et 3 mai et rendre son jugement en juin mais avec ces témoignages en réplique et de possibles auditions en duplique, ce calendrier semble désormais irréaliste.
Docteur en économie de l'Université de Fribourg, en Suisse, Ngirabatware fut, dans son pays, enseignant à l'Université Nationale du Rwanda (1986-1994), puis ministre du Plan (1990-1994). Durant son exil à partir de juillet 1994, il a travaillé dans différents instituts de recherche au Gabon et en France.
Arrêté en Allemagne le 17 septembre 2007, il se trouve entre les mains du TPIR depuis le 08 octobre 2008 et son procès s’est ouvert sur le fond le 22 septembre2009.
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